L'histoire :
Au cours de ses jeunes années, Natalia Tarkovski vit avec ses parents sur une base humaine et minière implantée sur Titan, le satellite de Saturne. En marge d’une éducation parentale équilibrée, elle suit une scolarité assidue en compagnie d’autres enfants de la colonie. Durant celle-ci, elle apprend l’histoire de la colonisation spatiale, les fondamentaux de l’astrophysique, la chimie des minéraux… De fait, une fois adulte, elle possède toutes les qualités pour piloter le vaisseau de tête de la flotte des « crusaders », qui s’apprête à mettre le cap vers un point extrêmement éloigné de l’Univers. En effet, quelques années plus tôt, les autorités de Titan ont capté un incroyable signal, a priori extraterrestre. Ce signal indiquait le mode d’emploi de construction de vaisseaux géants, pourvus d’une technologie qui dépasse l’entendement humain… Et les titans se sont décidés à les construire, au prix de chantiers fabuleux. L’inimaginable serait-il rendu possible par cette technologie très en avance sur la nôtre, à savoir rejoindre ces créatures baptisées « émanants », dont la civilisation est située dans une galaxie primitive distante de plus de... 32 milliards d’années lumières de nous, en un temps record ? Natalia honore la charge qu’on lui confie et prend la tête d’une armada de 5 vaisseaux crusaders…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La conquête du cosmos et les rencontres extraterrestres sont des thématiques de science-fiction fortement appréciées par Christophe Bec, déjà scénariste de Promethée, Olympus Mons et Eternum, dans ce registre. Pour cette nouvelle série qui débute, le prolifique auteur ne fait pas dans l’originalité : le pitch de Crusaders est à peu de choses près celui du film Contact (avec Jodie Foster). A savoir : des aliens nous envoient à nous autres humains les plans d’un méga vaisseau utilisant une technologie supérieure, afin de nous inciter à aller leur faire un petit bisou. Cependant, cet épisode pilote prend le temps de bien repréciser les règles du temps et de l’astrophysique (vulgarisées pour le quidam). Car 32 milliards d’années-lumières à parcourir, c’est quand même pas la porte d’à côté. Notre cerveau humain peine souvent à prendre la mesure des réelles distances dans le cosmos. Comme à son habitude, Bec mélange les séquences en flashbacks et au présent, sans qu’on s’y perde. La psychologie des personnages est certes un peu « froide », tout comme la narration, qui s’appuie sur beaucoup de dialogues destinés à bien ancrer les fondamentaux connus de l’astrophysique… ce qui rend cette mise en bouche légèrement ardue à suivre. Pas de quoi effrayer, cela dit, les amateurs de SF. Ces derniers apprécieront notamment le dessin du brésilien Leno Carvalho, pour ses vues cosmiques, ses magnifiques paysages exo-industriels, ainsi que les vaisseaux et créatures aliens prodigieux… s’étalant à 5 reprises sur doubles planches panoramiques. Dans l’espace, personne ne vous entendra vous émerveiller…
