L'histoire :
Les prisonniers de Deepwater prison, un établissement pénitentiaire situé au fond de l'océan, pensent qu'ils ont une occasion unique de fuir l'enfer qu'ils vivent au quotidien. Elaine Rosenberg, une représentante du gouvernement, vient de prendre ses quartiers dans l'appartement du directeur, pour enquêter sur la catastrophe écologique qui a vu une plateforme pétrolière de la Prometheus Oil sombrer à 500 m de fond. Cette étrangère qui va forcément devoir quitter à nouveau la prison est leur passeport idéal pour échapper aux années de détention qu'il leur reste à effectuer. Petit à petit, les prisonniers accumulent les informations nécessaires à l'élaboration d'un plan, en livrant le plus vulnérable d'entre eux aux abus sexuels de la part de gardiens qu'ils soudoient. La Prometheus Oil, quant à elle, via son représentant qui travaille avec Elaine, va tenter d'empêcher que la très rigoureuse jeune femme accède aux informations les plus pertinentes. De tout évidence, la plateforme a coulé en raison de graves négligences de sécurité, dont la multinationale ne veut pas assumer les conséquences financières colossales. Mais l'accès à l'épave sous-marine n'est pas simple : attirées par la lumière des bathyscaphes, de gigantesques anguilles menacent chacune des sorties d'Elaine. Dans le quotidien des mauvais traitements et des émeutes spontanées, les plans croisés se mettent en place et vont bientôt entrer en collision...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le très complexe écheveau mis en place par Christophe Bec par 900 mètres de fond devient de plus en plus accrocheur, à mesure que les enjeux écologiques et économiques se tendent. La double intrigue qui croise les intérêts de la Prometheus Oil et les plans d'évasion des prisonniers, est parfaitement équilibrée et lisible. Les personnalités fortes d'Elaine ou de Stewart rendent crédible chaque élément du quotidien qu'ils vivent, sans qu'aucune des scènes décrites ne semble inutile dans le propos global. On a affaire à du vrai travail de pro, même si l'on devine qu'une partie des éléments qui créent le suspense ne servira pas forcément au bouclage final. Pour le moment, on ne peut qu'admirer la travail d'atmosphère remarquable créé par Stefano Raffaele, qui insère des personnages au réalisme photographique dans des décors oppressants à souhait. Deepwater Prison poursuit dans la veine qui fait la spécialité de Christophe Bec, les suspenses angoissants, les fonds marins, les monstres inquiétants, et une petite dose de folie humaine qui rend toutes les explosions possibles. Nous voilà donc prisonniers par 900 mètres de fond, en attendant que le tome 3 soit livré...