L'histoire :
Germain Maltret est en train de visiter la cathédrale d’Albi, lorsqu’il reçoit un coup de fil sur son téléphone portable. Son notaire lui annonce que sa mère vient de décéder. Ça ne l’attriste pas trop : il n’était pas proche d’elle. Le lendemain, Maltret se rend seul en voiture dans le petit village de Terre-Clapier, pour l’enterrement. Alors qu’il passe sur un pont, il se gare à côté d’une jeune femme qui semble être en panne de voiture… Un peu bizarre, celle-ci reste évasive et le rassure : tout va bien. Il repart. Durant l’inhumation au cimetière, il aperçoit alors un singulier personnage qui le regarde : lui-même ! Il commence à lui courir après, mais après un clignement d’œil, son double disparaît. En attendant le rendez-vous du lendemain chez le notaire, Maltret s’installe à la pension locale. Il y retrouve la jeune femme rêveuse du matin, mademoiselle Lacour, qui semble avoir quelques problèmes d’argent. Il fait également la connaissance d’un autre mystérieux pensionnaire, Franek, qui a la moitié du visage écorché. Durant ces quelques jours, des phénomènes bizarres se produisent alentours : des enfants disparaissent, des animaux sont retrouvés morts, des fontaines pissent le sang… Le lendemain, le notaire apprend à Maltret qu’il hérite d’un vieux manoir délabré, et sous lequel son arrière-grand-père parano a creusé un réseau de galerie. Avant d’accepter un cadeau empoisonné, Maltret veut visiter. La bâtisse se trouve à 1 heure de route…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Evidemment, tout commence par un besoin de définition. Un « Doppelgänger » est un germanisme signifiant « sosie », employé dans le domaine du paranormal pour désigner le double maléfique et fantomatique de quelqu’un. Un phénomène de bilocation, en quelque sorte, que les croyances populaires voient comme mauvais présage. Ici, c’est ce qui arrive au héros, à notre époque : à la mort de sa mère, alors qu’il touche en héritage un mystérieux manoir, il est confronté à son double… ce qui le tracasse tout autant que ses énigmatiques rencontres en ces lieux ruraux. Cartésien, il creuse la question et se frotte à différentes expériences déplaisantes… (spoiler). De nombreux phénomènes curieux se déroulent, en silence, laissant le lecteur en apprécier le malaise produit et le sens à leur accorder… mais quant à en comprendre le pourquoi et la logique (éventuelle), il faudra attendre le second volet du diptyque pour cela. Pour le moment, le scénario d’Eric Corbeyran se contente essentiellement d’empiler les séquences angoissantes, sans grands discours, de manière à laisser Christophe Bec gérer les ambiances d’épouvante. Car il faut reconnaître que Bec est spécialiste de la chose. Son dessin ultra-réaliste, recomposé et redessiné à partir de clichés photos, accorde la froideur nécessaire au suspens… ainsi qu’une certaine distance avec les faits. A suivre dans Refoulement, suite et fin de cet inquiétant thriller…