L'histoire :
Maria et Tamino, les enfants de la superstar Virginia, ont été enlevés dans leur villa de Beverly Hills. L’inspectrice Angela Falcone de la police de Los Angeles, surnommée par la presse Miss shérif, s’occupe de l’enquête au beau milieu d’une hystérie médiatique insupportable. Les paparazzis se déchainent d’autant plus que le kidnappeur envoie lui-même des clichés à la presse « pipole », qui ne se fait pas prier pour exploiter ces photos. L’arrogance légendaire de la superstar n’arrange rien non plus… Cependant, pour chacune des pistes qu’elle suit, Angela est systématiquement précédée par Paquita Ibanez, qui s’occupe de la sécurité privée de Virginia. Paquita a d’ailleurs l’intuition d’aller faire un tour du côté de l’ancienne hacienda de Virginia. Hélas pour elle, elle avait vu juste. Chez les flics, une certitude commence à poindre : ce rapt est lié à la disparition du paparazzi Adrian Cowen. Trois clichés sont en effet envoyés aux autorités. Sur le premier, Virginia est à poils au bord de sa piscine, en train de jouer avec un flingue en compagnie de la teenage-star Brittany Spice, récemment suicidée. Sur le second, les enfants de Virginia posent vivants dans leur cellule. Sur la troisième, la tombe d’Adrian Cowen se trouve à côté d’une autre fosse, toute prête pour accueillir Maria et Tamino…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette seconde partie de diptyque, Valérie Mangin conclut un thriller un peu glauque prenant pour cadre le showbiz et son cortège puant d’agitateurs médiatiques. Hormis ce milieu particulier, le synopsis emprunte en apparence les canons du registre. En gros, un rapt d’enfants met en branle : une mère superstar désenchantée mais néanmoins affligée ; une fliquette rigoureuse et blasée ; une privée qui œuvre en parallèle ; et une ravisseuse déterminée et définitivement passée du côté obscur de la force. Vous aurez noté la principale originalité de l’intrigue : le casting ne met en scène quasiment que des femmes, ne laissant que quelques rares rôles masculins secondaires donner le change. Autre caractéristique notable : la star (alter-ego de Madonna) et l’inspectrice partagent leurs pensées cyniques et désabusées avec le lecteur, à travers des encadrés de voix-off (de couleurs distinctes). Agréablement rythmé, ce second volet réitère ces attributs originaux jusqu’à un dénouement relativement cohérent. Loïc Malnati et son studio niçois ALM Icon mettent quant à eux de nouveau en image cette conclusion, à l’aide d’un style réaliste académique… qui serait tout à fait plaisant, s’il n’avait recours à un usage excessif des cases copiées-collées et sans quelques flagrantes « erreurs de script » (ils sont passés où, les gants de Virginia, p.38 ?). Notons enfin que la page de garde parle d’une « première » enquête en deux tomes. Un second diptyque serait-il envisagé ? A condition d’un surcroit de rigueur dans la forme, ça ne serait pas une mauvaise idée, étant donné la tonalité en dehors des sentiers battus…