L'histoire :
Gaw’er est le fils de Lah’er et Krur’er, le meilleur chasseur de shargrens, des monstres aquatiques. Comme tous les elfes bleus, Gaw’er est né en pleine mer et vit principalement sur un bateau. À neuf ans, Krur’er enseigne les bases de la chasse aux shargrens à son fils. Il remarque alors que ce dernier semble habité par une rage et une colère incontrôlables. Néanmoins, sa femme se veut rassurante en reliant ce comportement à de l’excitation liée à leur prochaine arrivée à Port-Vogue. Dans cette ville portuaire, les elfes bleus se retrouvent en effet chaque année pour faire du troc... et la fête. À peine arrivés à terre, Gaw’er veut se rendre à Flyrth, le point de rendez-vous pour festoyer, danser et parier sur des courses d’anguilles ou encore des combats de crabes-guerrier. Or Lah’er et Krur’er doivent d’abord rencontrer des marchands avant de se rendre là-bas. Ils laissent donc leur enfant partir en avant, estimant qu’il est désormais assez grand pour y aller seul. Au cœur de Flyrth, Gaw’er regarde un combat de crabes avant d’être abordé par un vendeur ambulant qui lui propose une brochette de poulpes confits au sucre. Le jeune garçon n’a pas d’argent, mais il a bien envie de cette brochette et il la prend de force. Rattrapé par le vendeur, Gaw’er est sauvé par un mystérieux elfe encapuchonné. Lorsque ses parents arrivent, son sauveur leur annonce qu’il doit emmener l’enfant avec lui. Bizarrement Gaw’er voit alors ses parents accepter sans broncher…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Entraperçu dans quelques albums précédents, les elfes noirs semblaient être l’engeance du mal, donc les parfaits opposés des autres races plus douces et honorables. Ce cinquième et dernier tome est donc l’occasion de mettre en avant ce peuple encore énigmatique. Via un elfe bleu, mais pourvu d'un cœur noir, on découvre donc que chaque elfe sombre est au départ un elfe d’une tribu comme les autres, qui possède une rage intérieure incontrôlable. On découvre également comment chaque créature elfique est repérée et recrutée par la tribu noire, pour ensuite suivre une éducation rude qui le conduira à devenir un tueur sanguinaire, laissant libre cours à ses pulsions. Au scénario de ce nouveau récit, Hadrien livre un scénario aussi cruel que les elfes qu’il dépeint. L’histoire est plutôt intéressante à lire, mais elle reste cependant beaucoup plus classique que les précédentes et déçoit donc, au vu du potentiel des précédents volumes. La révélation sur cette tribu ambiguë se révèle finalement en-deça de nos attentes. La mise en images de ce nouveau tome est assurée par Ma Yi. Le dessinateur s’en sort plutôt bien au niveau des décors, moins au niveau des personnages. Les elfes noirs ont en effet la fâcheuse tendance à se ressembler... Les graphismes déçoivent donc également par rapport au précédent volet...