L'histoire :
C’est la débandade dans le royaume des elfes. Le village Ennlya a été sauvagement attaqué et tous ses habitants elfes ont été retrouvés massacrés. La belle elfe Lanawyn, assistée de l’humain Turin, mène l’enquête et se rend au village pour constater les dégâts. Elle y trouve un spectacle apocalyptique et un indice précieux : une dague qui appartient au clan brutal des Yrlanais. Dans le même temps, une expédition elfique est chargée d’une mission des plus délicates : accompagner Vaalann au royaume des eaux pour y récupérer le Crystal. Cet objet magique et précieux désignera l’élu, celui capable de maîtriser les mers et les océans. Pendant que Vaalan plonge dans les tréfonds de l’océan pour récupérer le Crystal, Lanawyn et Turin plongent dans la gueule du loup en rendant visite aux Yrlanais… Jamais le destin des elfes n’avait connu de telles turpitudes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’heroïc-fantasy a toujours laissé une grande part aux personnages des elfes, peuple noble et élégant, doué de sagesse et de magie. Quoi de plus naturel, du coup, que de leur consacrer une série en bande dessinée ? Pour ce faire, Soleil invite l’inévitable Jean-Luc Istin à s’occuper du scénario. Grand adepte de l’aventure et des récits légendaires, Istin n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’il a enchaîné bon nombre de récits sur la légende d’Arthur, l’histoire des Templiers et autres aventures épiques. Ce savoir-faire se ressent très vite dans l’album. Istin nous transporte dans un monde enchanté plein de dangers et de péripéties. Alternant deux histoires en parallèle, on assiste à deux récits classiques, dignes des romans: une enquête sur une affaire criminelle des plus sombres (le massacre du village Ennlya) et un récit d’initiation (Vaalann qui devient l’élu). Deux éléments classiques d’une histoire, qui ont tous deux pour sujets les elfes. Avec des dialogues soignés et une narration savamment orchestrée, le lecteur est rapidement transporté dans le royaume des elfes et familiarisé à leurs us et coutumes. Le voyage dans cet univers (là aussi devenu classique) est surtout assuré par un dessin de Duarte des plus spectaculaires. Alternant dans de grandes cases de somptueux paysages et des scènes de combats resserrés, l’artiste espagnol (qui a déjà dessiné dans le même genre Chronique de la guerre des fées) offre un spectacle visuel superbe. Il faut dire que les couleurs de Saïto y participent grandement : dans des teintes vives et chatoyantes, admirez les monts enneigés du village d’Ennlya, la beauté fine du royaume des elfes ou encore la fureur et la puissance des mers. Le spectacle est si impressionnant, qu’on a l’impression de regarder le Seigneur des Anneaux au cinéma. Dans ce bel écrin graphique, l’histoire se déploie majestueusement. Istin prend le temps de décrire les personnages importants : la colère du roi Rinn, la perfidie du conseiller Siemir, la cruauté sournoise des orcs… De plus, la fin réserve de belles surprises. Récit d’heroïc-fantasy dépaysant et prenant, le pilote de cette œuvre sans prétention offre un beau moment de détente et de plaisir.