L'histoire :
Au Scam Studio, l'enthousiasme est à son apogée. Le public est au rendez-vous, car tous veulent voir un match de boxe surprenant. Fuze doit en effet affronter sur le ring son pire concurrent, Arthur Scam. Le patron a signé un contrat pour redresser le groupe. Toutefois il n'a pas fait attention à certains alinéas. Scam Industries absorbe Fuze corp. Aussitôt signé, aussitôt les changements se font sentir. Framboise est renvoyée dans la première vague de licenciement. Elle se sent triste pour le boss. Heureusement qu'il lui reste l'entreprise de thé glacé de son grand-père. Tout le reste a été pris par son nouvel ennemi juré. Faut-il alors repartir de zéro pour construire son empire ? Pas besoin, car papi était un gars sacrément malin. Il avait trouvé un filon pour renflouer les caisses. Il y a donc de quoi faire un lancement de produits en toute discrétion pour ne pas trop éveiller l'intérêt. Le mieux pour retrouver la situation confortable d'avant, c'est de mettre la main sur le contrat. Pour ça, rien de tel qu'un évènement important pour distraire Arthur Scam pendant que Didier fouille les bureaux. L'homme est rusé et ne s'attendait pas à moins. Par conséquent, rien de tel que de faire exploser son bureau pour résoudre un problème. Toute la stratégie tombe alors définitivement à l'eau... Pas totalement, car le souci d'un égo surdimensionné est le besoin de montrer sa supériorité. Qui fait trop le malin tombe dans le ravin.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On l'avait déjà remarqué dans les deux tomes précédents, Fuze et Jean-Christophe Derrien aiment parler du monde de l'entreprise. D'ailleurs, ils ont adapté l'univers de la chaîne youtube de Fuze III en bande dessinée. Et le thème principal tourne autour d'une structure gérée par un idiot hautain et prétentieux. Par conséquent, il est toujours à même de dire et faire n'importe quoi, tant qu'il garde sa vie confortable et ses privilèges. Son assistante, Framboise, s'occupe de tout et rattrape toutes les bourdes. Pour créer un chamboulement entre les deux, il y a Didier, un homme de ménage simplet, mais plein de bonne volonté. L'ensemble est représentatif des dynamiques au sein des grandes organisations. On pourrait croire que les scénaristes veulent former à un esprit critique et donner aux jeunes des notions d'économie et de posture sociale. Ce tome porte un regard encore plus acerbe sur les enjeux de pouvoirs et le mépris des salariés. On note des phrases comme : « Ce sont les affaires. Il n'y a aucun sentiment dans le capitalisme ». Tout est dit simplement et directement. Manger ou être mangé. Aucune autre alternative ? Le monde du commerce se distingue par l'usage d'un vocabulaire adapté et précis : monopole, leader, marché... On ne doute pas que le lecteur comprenne... or cela se fait à travers des aventures improbables, de l'humour et des références à la culture populaire. Les références vont du Seigneur des anneaux aux 2B3, ce qui souligne l'étendu des domaines de clins d'œil. Au niveau visuel, Ornella Greco reste fidèle à l'univers en cubes aux formes arrondies, avec des couleurs en aplats et dynamiques de Javier Mena.