L'histoire :
Gunthrie vit avec sa jeune sœur handicapée Joe, leur vieille mère qui a perdu la boule et deux employés de ferme, dans un ranch miteux du Nevada. Ce jour-là, Gunthrie quitte la ferme à pied pour se rendre en ville, une carabine dans son étui sur le dos. En 18 ans, Gunthrie n’a quitté que deux fois la ferme. Personne ne lui dit au-revoir… à l’exception de sa sœur Joe qui lui tend un précieux papier du Ministère des Armées, qu’il a oublié. Quelle tête en l’air ! La vie à la ferme est un marasme depuis que leur père a été scalpé par un sioux lors de la bataille de Little Big Horn. Or à peine est-il parti, que des hommes armés à la recherche d’un précieux objet viennent tuer tous les gens présents à la ferme – étrangement Joe est absente. Mais alors qu’il traverse la rue principale du bourg le plus proche, Creekchurch, Gunthrie est violemment accusé par un cow-boy massif d’avoir volé son cheval. Heureusement, le shérif lui évite une sommaire balle dans le crâne. Gunthrie s’éloigne tout bouleversé par ce qu’il vient de subir. Il est espionné de loin par Joe, la réelle voleuse du cheval…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Christophe Cazenove, le scénariste serial-gagman de chez Bamboo, s’essaie ici au registre du western, avec une réussite plutôt mitigée. On sent l’envie de proposer un récit plus adulte, inscrit dans des codes narratifs bien établis, en laissant les lecteurs découvrir au fur et à mesure à la fois les personnages et l’axe narratif. Malheureusement, son scénario souffre d’approximations (Little Big Horn se situe dans le Montana, pas dans le Wyoming), d’un faux-rythme séquentiel un peu bancal et surtout, au terme de ce premier tome, on ne saisit pas l’intention centrale de l’auteur. Est-ce le portrait d’un jeune farmer un peu simplet ou une intrigue de western avec des escrocs… ou tout autre chose (la dernière planche nous perd tout à fait) ? Il y a néanmoins ce qu’il faut de suspens, de salopards et de scènes d’action. On se laisse donc porter par le dessin de Serge Carrère, qui tente de s’éloigner de son trait « Léolodenien » pour se rapprocher d’un style plus semi-réaliste. Le dessinateur est expérimenté et « tout terrain », donc « ça passe », avec de beaux efforts sur les décors (les plans larges sur les villes, la locomotive…), l’exercice réussi des chevaux et quelques (plus rares) trombines patibulaires réussies.
