L'histoire :
Dans le Japon médiéval, la jeune et joviale Hana Attori apprend à devenir la meilleure ninja au sein de la prestigieuse école d’Iga, où elle vit depuis l’âge de 4 ans. Cette nuit-là, en compagnie de son mentor Goro, elle se prête à un exercice en terrain réel : dérober un mystérieux coffret rubis à un notable. La mission remplie avec brio, les deux ninjas s’en retournent à leur point de rendez-vous, en forêt, auprès de leurs supérieurs. Ils les découvrent assassinés et sont aussitôt pris en chasse par leurs meurtriers et leurs chimères. La belle et ténébreuse Chokki commande en effet à une armée de squelettes, tandis que le pileux Banken peut faire apparaître une meute de loups. S’ensuit une poursuite et d’innombrables combats, au cours desquels Hanna et Goro rivalisent d’ingéniosité pour éradiquer le plus grand nombre de leurs ennemis. Mais Chokki utilise une arme fatale, la « paume de fer » pour venir à bout d’Hanna. Laissée pour morte, elle survit grâce au coffret glissé dans le double de son kimono, qui a amorti le choc. De retour à leur école, ils rapportent au grand maître le nom du commanditaire de ce double meurtre, qu’ils sont parvenus à saisir : Oda Nobunaga, le seigneur le plus puissant du Japon !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection (Soleil levant) et le décor global de ces nouvelles aventures ne laissent aucun doute quant à leur caractère japonisant. A priori, les traits élémentaires de cette fringante héroïne ninja en couverture, laissent d’ailleurs craindre un ton infantile consensuel. Certes, avec ses pupilles géantes trognonnes, sa tignasse de cheveux pleine de « picots », Hanna répond en tous points à l’archétype de l’héroïne de manga. De même, le contexte historique (ça se passe officiellement en 1590) n’est que prétexte à la mise en place d’une version bon enfant et fantaisiste du Japon médiéval. Concernant cette fantaisie, la série tire d’ailleurs ses références d’Astérix (cf. le titre de ce tome 1 ainsi que la planche p.22), se plaçant sur le même plan de divertissement historique « récréatif ». Pour le reste, les codes graphiques et narratifs du manga sont parfaitement digérés et régurgités, au sein d’un premier épisode très plaisant et non dénué d’un certain humour. Pour la première fois à 100% aux manettes d’une série, Tony Valente prouve qu’il a acquis les bases du travail de scénariste, en plus des talents de dessinateur qu’on lui connaissait déjà (Les quatre princes de Ganahan, c‘est lui !). Effectivement, il est visuellement une nouvelle fois très agréable de suivre ces aventures, en raison d’une formidable gestion des mouvements et des décors d’ambiance. Certes, pour l’originalité, il faudra chercher ailleurs : les aventures d’Hanna reposent sur nombre de schémas narratifs courants. Mais quand cela est bien fait (et c’est le cas !), il n’y a pas de quoi bouder son plaisir…