L'histoire :
Dans la soirée du 14 juin 2016, à Copenhague, trois hommes cagoulés à bord d’une Audi mitraillent une mosquée qu’ils croient vide. Cependant, elle ne l’est pas et lorsque l’Imam Aziz Masri en sort pour arrêter les vandales, la voiture le renverse et le tue sur le coup ! Dès le lendemain matin, un groupe d’extrême droite se faisant appeler « Le renouveau danois » revendique l’attentat et prévient qu’il s’agit du premier acte visant à stopper l’islamisation de l’Europe. Au même moment, au ministère de la justice, la ministre Stina remonte les bretelles de Jens, le patron de la brigade antiterroriste, et lui donne 15 jours pour régler le problème, sous peine d’être muté pour 3 ans au Groenland. Ce qu’elle ignore, c’est que la brigade connaît déjà très bien le groupe extrémiste et sait qu’il prépare un très gros coup. Dirigée par Suzanne, la brigade a réussi à infiltrer l’un des leurs au sein du « renouveau danois », avec pour mission de découvrir les détails de l’attentat, afin de l’en empêcher tout en arrêtant l'intégralité du groupe et pas seulement les leaders connus. Mais est-ce que tout cela sera possible en seulement deux semaines, alors que l’agent vient tout juste de rejoindre les terroristes et n’a pas encore accès à toutes les informations… ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur un scénario de Sylvain Runberg et Olivier Truc, cette nouvelle série imbibée des problématiques géopolitiques de notre époque nous envoie un an dans notre futur. Dans cet avenir proche, nous suivons les agissements d’un groupe d’extrême droite danois qui veut débarrasser son pays (et l’Europe entière) des islamistes. Toutefois, ce groupe ne veut pas seulement s’en prendre à ceux qu’ils considèrent comme des étrangers, mais aussi directement aux gouvernements européens. Selon eux, ces derniers ont conclu un pacte avec le pays arabe : du pétrole contre l’autorisation d’islamiser leurs pays. Un infiltré de la brigade anti-terroriste espère pouvoir les stopper avant qu’il soit trop tard... En mettant en scène des véritables théories du complot imaginées par certains radicaux ; ou encore en surfant sur la frontière entre terrorisme et patriotisme servant souvent de prétexte à la haine ordinaire, les scénaristes plantent le décor d’une aventure parfaitement prenante. Une autre force du récit vient également du fait qu’on ignore l’identité du policer infiltré parmi les extrémistes. Car on découvre que plusieurs membres ne semblent pas complètement d’accord avec l’idéologie des deux leaders du groupuscule. Le récit est donc une excellente mise en abyme avec le grand final attendu dans le deuxième album. De son côté, le dessinateur Oliver Thomas fournit un travail réaliste très détaillé avec un découpage efficace amplifiant idéalement les différents événements traversés par l’intrigue. On a hâte de découvrir la conclusion de ce diptyque qui, si succès il y a, pourrait donner lieu à une série au long cours…