L'histoire :
Le sergent Pavel Grigoritch, membre des ISS Sniper, est en approche de Khâliste-24, dont la météo est particulièrement hostile. En effet, composée à 99% d’eau et de la taille de Jupiter, cette planète se révèle une ressource précieuse en eau potable… et de fait, elle se compose d’un océan gigantesque balayé incessamment par de terribles cyclones. Or ces tempêtes dignes de l’apocalypse sont provoquées par le système même de désalinisation de l’eau de mer. Il est juste possible de se poser sur un seul petit continent, la pangée, protégé par un ensemble de champs de forces et de contre-mesures qui empêchent toute approche trop frontale. En pilote expérimenté, Grigor parvient à se faufiler à bord de son petit module, en compagnie de sa section de combat. Ils ont rendez-vous avec le clone de l’amiral Boston, qui leur expose leur mission. Le gouverneur local, Maïakhil Gunnar, un dur-à-cuire bénéficiant de mutations et d’implants cybernétiques, s’est emparé des ressources de la planète. Afin de le neutraliser, un super sniper appelé Khol Murdock a été envoyé à travers un « tunnel ». Il s’agit pour Grigor, qui le connait bien, de l’assister à distance. Murdock a l’apparence d’un loup garou, une réputation d’invulnérabilité et il est l’alpha de sa meute…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome d’ISS Snipers nous initiait à une série de science-fiction ardemment brutale, de série B auto-revendiquée. Ce second opus nous présente d’autres super combattants de l’espace tout aussi bourrins, mais pas les mêmes, en face d’une autre mission qui défouraille drue. On ne peut que souligner la belle cohérence de propos entre ces deux histoires indépendantes, à défaut de s’enthousiasmer pleinement pour un pur récit d’action sans grande originalité. Car en somme, des snipers bourrins sont chargés d’arrêter un tyran super bourrin et, du coup, ça va charcler sévère dans les cosmo-chaumières. Car ils sont tous plus ou moins cyborgs et bénéficient tous d’exosquelettes ou d’améliorations génétiques démentielles, donc c’est un pur concours de quéquettes galactiques. Etant donné que les nombreux dialogues et encadrés narratifs de Louis prennent le parti d’en rajouter dans la surenchère testostéronée et « lyrique » (un exemple parmi tant d’autres, à propos d’une moto volante dans un tunnel : « Ça va passer comme papa dans maman ! »), on ne peut que conseiller aux amateurs du spleen romantique du XIXème siècle et de la dentelle au crochet du Puy-en-Velay d’aller feuilleter ailleurs. Visuellement, c’est du pain béni pour les crayons de Stéphane Créty, qui n’aime rien tant que les univers technoïdes et les héros virils qui jettent des regards méchants. Alors quand l’un d’eux a une tête de loup-garou (avec la crinière et les longues dents) et l’autre, une mâchoire en acier et les yeux robotiques, ça le fait. Carrément. Hardiment. Indubitablement.