L'histoire :
Un sombre jour de Mai 1847, des indiens Crows prirent la vie et le scalp de la femme enceinte de Jeremiah Johnson. Les années qui suivirent, ce dernier tua et scalpa des Crows à tour de bras, avant de manger leur foie cru. Beaucoup se demandèrent pourquoi cet homme mangeait leur foie. Ce n'était pas pour satisfaire sa faim, mais plutôt sa soif de vengeance. Il est Dapiek Absaroka, le tueur de Crows... Quelques années plus tôt, automne 1843, Jeremiah Johnson débarque du Thames, un bateau à vapeur, au cœur des Rocheuses, à la frontière avec les territoires indiens. C'est l'été indien au poste de traite des Black Snake Hills. Il vient ici pour jouer les trappeurs. A peine descendu de la passerelle, il se rend au saloon du coin, envoyé par le vieux Hawken, pour acheter trois fusils, une douzaine de pièges à loup et un poney indien. C'est bien plus cher qu'à Saint-Louis, mais il faut bien ça pour traquer les bêtes dans les Rocheuses ! Après avoir harnaché son matériel, Jeremiah prend la direction des montagnes. Il est accompagné de Pied-de-Biche, un indien, qui lui indique les endroits où chasser avant de repartir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout le monde connaît le nom de Jeremiah Johnson grâce au film réalisé par Sydney Pollack, avec dans le rôle-titre Robert Redford. En 1972, ce film avait marqué les esprits. Il mettait en scène un vétéran de la guerre américano-mexicaine qui cherche la paix dans le cadre d'un voyage initiatique ancré dans la nature, et qui replonge dans la violence par vengeance. Ce film s'affranchissait des westerns manichéens incarnés par John Wayne. Toute une époque où la contre-culture jetait un pavé dans la mare : Les chiens de paille, Hair, Easy Rider, Délivrance, Orange mécanique... Ici, pour adapter la vie du célèbre mountain man (qui a existé pour de vrai !), Fred Duval et Jean-Pierre Pécau s'éloignent du côté bucolique de l'adaptation ciné pour coller davantage à une réalité plus âpre et plus dure. Ils choisissent une narration par flashbacks, offrant une lecture plus rythmée. Les moments de silence amènent une forme de contemplation, avant que la violence ne s'installe, entre les attaques de la tribu des Crows ou un combat à mains nues avec un grizzli (rappelant le film The Revenant, avec Leonardo Di Caprio). Au dessin, Jack Jadson, secondé par les couleurs intenses et nuancées de Nuria Sayago, réalise une belle prouesse, avec des décors superbes et des animaux impeccablement réalisés. Un bémol toutefois sur certains visages qui manquent de justesse graphique.