L'histoire :
Au printemps, une quarantaine de montagnards parmi les plus durs et les plus redoutables des rocheuses débarquent. Lourdement armés, de grands couteaux Bowie, de sharps et de hawkens, cette incroyable armada veut prêter main-forte à Jeremiah Johnson et venger l'affront que les Blackfoot ont fait subir au tueur de crows, en le capturant. Il y a pêle-mêle, Anton Sepulveda, José Millardo, Mariano Modeno, Grizzly Bill Miller du Missouri... Installé à Virginia City, Jeremiah Johnson rejoint tout ce beau monde armé d'une paire de six-coups et d'un couteau de boucher. Comme la nuit s'apprête à tomber, l'équipée sauvage bivouaque à proximité des tips des Black Foot. Alors que tout le monde dort, Bal Head, qui rampe comme un lynx, part en repérage pour déterminer le nombre d'indiens. Autour du feu, l'impatience règne : Wyatt roule une cigarette, Apache Joe discute avec Big Anton qui triture ses élégantes moustaches noires... Quand tout d'un coup, Jeremiah Johnson sonne la charge. C'est une véritable boucherie, toute la tribu des Black Foot est exterminée. La vengeance est assouvie, mais le mangeur de foie a désormais une dette à l'égard de tous ces hommes, qui l'ont accompagné dans cette vendetta. Le mangeur de foie avait assouvi sa vengeance mais il avait aussi contracté une dette envers chacun des quarante tueurs qui lui demandent par la suite de participer à ce genre d’expéditions contre les Sioux ou les Nez-Percés...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La vengeance est un plat qui se mange froid avec des ingrédients choisi, comme la violence et le sang, mettant en lumière le ressenti. Jeremiah Johnson est animé par ce désir implacable, à tel point qu'il sombre, corps et âme, dans une addiction au foie de Crows. Le trappeur a beau lutter contre ses travers, en s'engageant notamment auprès des tuniques bleues (pas de sergent Chesterfield et du caporal Blutch à l'horizon !), ses vieux démons resurgissent et finissent par le rattraper par le col. Fred Duval et Jean-Pierre Pécau dans leur scénario ne lésinent pas sur les détails mais n'oublient pas de montrer la réalité historique avec les blancs qui promettent moult choses aux Indiens... et qui, dans les faits, reviennent sur leurs paroles données. Les auteurs font le job avec des dialogues simples et efficaces, chapeautés par des textes off, purement explicatifs. Le dessin de Jack Jadson est correct dans ses décors bien exécutés avec un trait réaliste. Cependant, les visages ne sont pas toujours réussis dans leurs expressions et les corps souffrent de proportions pas toujours optimisées. Bref, ce troisième épisode, sans être exceptionnel, rétablit la vérité sur le véritable Jeremiah Johnson avec un récit authentique. Le quatrième épisode devrait nous en apprendre davantage...
