L'histoire :
Dans la jungle africaine, deux macaques se retrouvent bloqués face à une imposante chute d’eau, alors qu’ils sont traqués par un léopard. L’un d’eux tombe à l’eau, laissant l’autre face à son prédateur. Quand le premier petit singe revient à lui, après avoir dérivé bien en aval, il est échoué sur un rivage face au vieil éléphant Kalimbo et à sa famille « élargie » – dont le vieux lion Makoussa et un couple d’autruches super cruches. Le macaque explique qu’il s’était mis en quête de trouver le vieux gorille à dos argenté Malak. Car seul ce charismatique doyen peut faire entendre raison aux deux clans rivaux de mandrills et de babouins, qui se font la guerre dans la savane. Or Kalimbo connait bien Malak et son tempérament coriace. Quand bien même l’éléphant nourrit quelque ressentiment à son égard, il propose de servir d’escorte au macaque, jusqu’à la forêt de pluie, territoire du gorille. Makoussa et les autruches les accompagnent dans leur longue mission. Cependant, progresser à travers une jungle luxuriante n’est guère évident, pour un éléphant de la taille de Kalimbo. Après quelques kilomètres et rencontres, ils parviennent au repère de Malak, qui trône et rouille ses articulations à l’intérieur d’un temple égyptien en ruine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Trois ans après le premier tome, c’est de nouveau dans une veine très disneyenne que se rangent Crisse (au scénario) et Fred Besson (au dessin + couleur) pour cette seconde aventure autonome de Kalimbo. On pense évidemment de nouveau au Roi Lion pour le décorum et les espèces animales rencontrées ; mais aussi et surtout à L’âge de glace, pour la composition du groupe héroïque ainsi que l’intrigue en forme de road-trip. En effet, ici aussi, une équipe hétéroclite – composé d’un lion, d’un éléphant, d’un macaque et de deux autruches – marche sereinement vers une mission : solliciter un vieux gorille pour que son aura impose la paix à des membres belliqueux de sa famille zoologique. Classique, sans grandes prétentions morales et d’un abord grand-public, la problématique est posée. Crisse n’a plus qu’à dérouler les rencontres, les palabres au ton léger pour meubler la balade, et un dénouement quelque peu mou du genou. Le véritable intérêt se trouve une fois de plus dans le dessin animalier de Besson, qui trouve vraiment le même compromis animalier que les artistes de chez Disney concernant les anatomies réelles des espèces et leurs expressivités faciales anthropomorphiques. Quelques petites erreurs de proportion et de profondeurs sont à souligner… ainsi que bien des facilités d’arrière-plans (savane texturée, brumes pratiques, dégradés de fond, arbres et rochers copiés-collés). Mais on pinaille, car certaines compositions de cases sont a contrario féeriques (les personnages traversant cascade+jungle+envolée de perruches roses). Cette seconde aventure plaira surtout au jeune public.