L'histoire :
Moscou 1961. La guerre froide bat son plein, notamment autour de la conquête de l’espace. Sur le sujet, les américains semblent piétiner, tandis que les premiers succès soviétiques défraient la chronique. En effet, une sonde en direction de Vénus vient de s’envoler du cosmodrome de Baïkonour, dirigé par le mystérieux professeur Von Ausch. Soupçonné d’être un ancien nazi, ce dernier est surtout suspecté d’entretenir des relations intimes avec le malin ! Les prédicateurs voient dans l’étoile rouge brillant au faîte du Kremlin, l’étoile diabolique de Satan et la sentence prochaine d’une vengeance divine… et ils n’ont pas forcément tord ! Au cœur même du Kremlin, Léonid Brejnev, alors président du Présidium du Soviet Suprême, est victime d’un étrange attentat. Une jeune femme pénètre dans son bureau, se dévêtit et dessine un pentacle sur son poitrail à l’aide d’un couteau. Puis elle expulse des hectolitres de sang par la bouche, de quoi noyer à moitié la pièce dans le liquide rouge, et se fait enfin exploser la tête ! Les expériences scientifiques de Von Ausch, ancien locataire des sous-sols, sont immédiatement mises en cause. Mais ce dernier est intouchable, en raison de ses récents succès spatiaux. Sous la houlette du sulfureux Chélépine, président du KGB, Khrouchtchev envoie une expédition à la recherche des monstres peuplant les souterrains maudits de la capitale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au scénario de cette nouvelle série fantastique, Valérie Mangin s’appuie une nouvelle fois sur ses compétences universitaires d’historienne et se joue des conventions. Sa volonté de surprendre se traduit ici par une idée audacieuse mais bien délicate à mettre en place. On a du mal à cerner pleinement le ton exact de ce premier opus, qui marie ici l’Histoire politique du XXe siècle et l’ésotérisme le plus spectaculaire et le plus osé ! L’amalgame du satanisme avec les expériences scientifiques sous les heures sombres de l’empire soviétique est relativement proche du récent Je suis légion, de Nury et Cassaday, à cela près que la dictature communiste remplace le régime nazi. On suit donc avec un intérêt partagé une expédition bavarde dans les entrailles du KGB, entrecoupée de quelques séquences très spectaculaires (des monstres et des zombies assoiffés du sang, beuhah !). En ce sens, le dessin réaliste de Malo Kerfriden (Quaterback) colle plutôt pas mal à l’histoire, mais aurait peut-être gagné en intensité en renforçant l’atmosphère d’épouvante. On attend surtout durant tout l’album d’être enfin confronté au mystérieux Von Aush, responsable désigné du chaos infernal, et omniprésent dans les dialogues. Il n’apparaît pourtant qu’à la toute dernière planche, pour finalement nous abandonner face à une nouvelle piste tout aussi insolite… à suivre dans un prochain volume prévu pour 2007.