L'histoire :
Assis sur un banc dans un petit village du sud ouest, Henri Rozès et son ami Louis se racontent leurs souvenirs, tandis que des gamins insolents se moquent un peu d'eux. Ils étaient de tous jeunes hommes lorsqu'ils se mobilisèrent avec un enthousiasme totalement inconscient en 1914. L'expérience des tranchées fut terrible pour un jeune soldat dont l’héroïsme fut reconnu par sa hiérarchie, et qui va intégrer une école de pilotage à Dijon. Au terme d'un apprentissage très rapide, Rozès livre ses premiers combats et s'illustre avec courage, en prenant tous les risques. Dès la fin du conflit, le jeune homme fait tout pour continuer à piloter, et débute une carrière dans l'aéropostale, où il démontre sa capacité à affronter les dangers météorologiques. Il met là encore sa vie en danger pour que la présence aérienne des français reste en pointe, dans une forme de guerre économique avec les autres pays d'Europe. Au sein de l'équipe Latécoère, les pilotes ne sont pourtant pas forcément appréciés. Accusés par les mécanos de traiter trop durement le matériel, comme lorsque Rozès tord complètement le manche à balai de son Bréguet 14 en le tenant face aux intempéries. Mais la volonté de relever les défis et d'emporter le courrier coûte que coûte l'emporte toujours, et le pilote se souvient des nombreuses fois où il a du défendre chèrement sa vie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle biographie nous présente un héros de l'aviation moins connu, contemporain de Mermoz, que Christophe Bec nous décrit aussi courageux que ses prestigieux contemporains. Un destin raconté à travers des souvenirs chronologiques sur le banc d'un petit village paisible, alors que la fin de la guerre est toute proche. En voyant Rozès évoquer ses souvenirs, on devine nécessairement qu'il a survécu à toutes ses aventures. L'intérêt du récit est donc de découvrir sa vie en tant que telle, sans suspense particulier, mais dans un intérêt historique et pour le plaisir de vivre les péripéties d'une existence hors du commun. Christophe Bec est accompagné des dessinateurs Fabrizio Faina et Mauro Salvatori, avec lesquels il a déjà réalisé les trois tomes du Monde Perdu. Ils réalisent ensemble un travail très efficace et sans surprise, totalement maîtrisé sur le plan graphique et déroulé avec application. Il faut un intérêt pour l'histoire de l'aviation pour trouver dans cet album une étincelle supplémentaire, car il est très clair que le scénariste ne cherche pas à sortir du cadre d'un concept éditorial contraint. Il s'agit de mettre en avant les hommes et leur héroïsme, sans recul particulier, ce que Bec et ses acolytes font très bien. A conseiller aux fans de biplans, et à ceux que le nom de Latécoère fait rêver.
