L'histoire :
Le 12 mai 1930, Jean Mermoz, accompagné de ses camarades Dabry et Gimié, se lance dans une traversée de l'Atlantique en partant du Sénégal. Un couloir sud vers le Brésil, pas encore utilisé par les lignes régulières de transport de courrier. Les pilotes sont chevronnés, comptant chacun des dizaines de traversées entre le sud de la France et Alger. A bord de leur hydravion Latécoère, les trois aventuriers s'élancent, dans un temps clair sans histoires. Mais très vite, une zone de turbulences s'annonce, un amas de nuages de plusieurs kilomètres d'épaisseur. Les marins qui connaissent cette route l'appellent le « pot au noir ». La masse de nuages sombres, zébrée d'éclairs, adhère littéralement à la surface de l'eau. Mermoz décide alors de se rapprocher de l'océan, mais rien n'y fait. C'est au cœur de la masse sombre qu'il devra tenter de progresser. Alors qu'une chaleur suffocante s'installe dans le cockpit, le pilote se souvient d'une expérience vécue dans le désert algérien, quelques années plus tôt...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second tome des aventures de grands héros de l'aviation nous emmène sur les traces de Jean Mermoz. Il relate sa traversée d'un amas de nuages fameux appelé le « Pot au Noir », connu des marins qui voguaient à travers l'Atlantique de Dakar au Brésil. Ce ne fut pas le dernier vol du célèbre aviateur, qui disparut quelques années plus tard dans un vol similaire. Mais une étape importante de sa vie, relatée dans des récits épiques emplis du souffle de l'aventure. La déclinaison concoctée par Christophe Bec est proche du mythe, respectueuse des événements et des codes. Elle situe l'homme dans son époque, lui attribuant une personnalité crédible dans ses relations avec ses collègues, ou avec son guide algérien dans le désert. Le vocabulaire, une certaine emphase, et les postures mythiques de l'homme à l'écharpe sont respectés. L'aventure est mise en scène de manière fidèle, construite pour soutenir l'attention du lecteur, sans trou d'air. Elle ne réserve en revanche pas beaucoup de surprise, laissant la place au dessinateur Patrick Dumas pour soigner ses effets. Ce dernier donne une large place aux couleurs de Diogo Saito, très présentes dans tous les éléments du paysage. Elles sont un élément-clé du visuel de l'album, que ce soit dans les sables du désert ou au cœur des rafales sombres de la pluie au dessus de l'océan. Le travail est donc bien fait, donnant un récit intéressant. Il touchera toutefois essentiellement les amateurs de Latécoère et autres mythes aériens de la première moitié du siècle dernier. Qui sont nombreux !
