L'histoire :
Juillet 1742 : la Méduse, superbe frégate commandée par l’épervier, est à quai, attendant le grand départ pour le Canada. En mission secrète sous l’ordre du Roi en personne, le capitaine Yann de Kermeur, dit l’Epervier, est déjà en grand danger alors qu’il n’a pas encore quitté le sol français. Fait prisonnier par la comtesse Aude de Séverac, Yann est torturé et battu à mort. Pourtant, il ne dévoilera jamais les plans de sa véritable mission. Dur à cuire, il résiste contre ses tortionnaires et parvient même à s’enfuir et à échapper aux dangereux hommes de main de la comtesse, Ricardo Santi. Blessé à mort, l’épervier parvient à regagner son bateau, mais il doit être soigné en urgence. Pendant ce temps, à la cour de Versailles, on complote allègrement. Beaucoup tentent de percer le mystère qui entoure la mission de l’Epervier. Jusqu’au jour où le Roi reçoit une lettre codée du Canada qui le soulève d’effroi. La situation là-bas est désastreuse et l’Epervier semble se diriger tout droit dans la gueule du loup…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite du deuxième cycle de L’épervier. La nouvelle mission de Yann de Kermeur n’est pas de tout repos, puisqu’il doit lutter contre des intrigants qui s’agitent autour de la cour, prêts à tout pour l’empêcher de mener à bien son objectif. Espion, noble dissimulé par des masques, assassin notoire, dangereuse manipulatrice… la liste des ennemis se rallonge dans cet épisode et de nombreux pièges l’attendent. Dans une narration éclatée, qui ne cesse de faire des va-et-vient entre les nombreux protagonistes de l’histoire, le dangereux jeu d’échecs auquel se livre le Roi commence à dévoiler ses pièces. Beaucoup vont donner du fil à retordre à l’épervier. Entre les complots sur terre et les attaques sur mer, entre les coups-bas et les dissimulations, l’histoire avance petit à petit, même si la Méduse n’a toujours pas quitté la France ! Avec un art consommé de la narration, Patrice Pellerin multiplie les intrigues (on suit même la nouvelle vie d’Agnès) et alterne savamment moments de calme et d’action pure. Seule ombre au tableau : ce recours systématique à la narration éclatée est parfois artificiel et lassant à la longue. Ce tome est donc un peu trop morcelé dans sa forme, mais l’ensemble reste prenant et fort bien écrit. Avec des dialogues de qualité et un dessin aussi superbe qu’efficace, le lecteur plonge littéralement dans l’histoire de France. On pourra admirer la finesse du trait et certains plans d’ensemble proprement magnifiques, sur des frégates qui avancent majestueusement le long de l’eau. Le sens du cadrage et des couleurs pleines de finesse rendent le travail impressionnant de maîtrise et de douceur. Le graphisme élégant rappelle celui d’André Juillard dans Les sept vies de l’épervier (tiens donc !) ou Arno. Cette série de qualité n’a donc pas fini de nous faire rêver et le voyage au Canada promet d’être palpitant. Avec une intrigue prenante et un dessin remarquable, on redécouvre la grande période des récits de cape et d’épée. Son héros vedette, l’épervier, possède l’humour d’Errol Flynn, l’élégance de Jean Marais et la dureté d’Alain Delon. Le grand souffle de l’aventure est toujours au rendez-vous alors ne boudez pas votre plaisir, palsembleu !