L'histoire :
Enfermé dans les prisons du roi, Atras vient d'apprendre qu'il est condamné à mort. Son retour au château après la sanglante battue qui a vu les six familles partir à la recherche du prince Mozes n'aura servi à rien. Pendant ce temps, Otto a pris en charge le prince pour le mettre en sécurité. Il le conduit chez l'un des héritiers de la branche rivale de sa famille, le comte Bartok. Le jeune homme ne va pas tarder à comprendre les enjeux de ce retour organisé. Pourquoi retourner chez un ennemi héréditaire ? Et qui sont ceux qui semblent vouloir le protéger ? Pendant ce temps, Irme tente d'abattre ses cartes en toute discrétion. Le bras droit du baron Akos se trouve au cœur de la manipulation qui a organisé le retour d'Atras, mais semble avoir été dépassé dans ses plans par un mystérieux personnage. Il prépare une échappée pour Atras, à qui il garantit que les gardes du corps qui l'emmèneront vers le lieu de son exécution seront ses complices. Le jour J, c'est un seul garde du corps qui se présente, plus tôt que prévu. La mise à mort vient d'être ordonnée par le roi, le plan s'écroule. Mais la tête sur le billot, Atras va avoir un sursaut de lucidité et une réaction imprévue qui va faire hésiter le bourreau. Il se libère et se rue vers la chambre du roi. C'est le début d'une série de révélations...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome d'introduction surprenant et intriguant, Antoine Ozanam nous livre la conclusion de son intrigue, au cœur d'enjeux de pouvoir pour un royaume à conquérir. Dès les premières pages, les révélations déboulent et surprennent, confirmant que l'ensemble était pensé et construit d'entrée de jeu. Mais l'intervention de branches supplémentaire de la famille du roi nous fait sombrer dans un dédale d'explications absolument inextricables, qui rend la lecture de ce second tome très difficile. Et qui, d'une certaine manière, semble faciliter les choses, justifiant les trahisons par des événements jamais évoqués auparavant. Le scénariste semble avoir conçu sa série avant tout pour servir le dessin dur et sec d'Antoine Carrion, qui livre effectivement dans cet album quelques planches absolument magnifiques. Les deux auteurs ayant déjà été complices sur Temudjin, le mariage fonctionne et permet la mise en scène de plans impressionnants. Le contraste entre les couleurs parfois fondues et le trait nerveux et hachuré du dessinateur fait merveille sur les paysages de forêts mystérieuses, et la mobilisation d'armées qui se préparent à la guerre est visuellement épatante. Pour autant, les fluctuations entre les pages sont nombreuses, Carrion semblant naviguer entre plusieurs choix stylistiques, ses visages en gros plan paraissant beaucoup plus ronds et épais que ses silhouettes en pied. Ce diptyque produit donc un effet mitigé, entre l'enthousiasme de la découverte d'une heroïc-fantasy originalement mise en scène et un scénario qui abuse des explications improbables. Cela dit, les deux auteurs ont mis en place un univers riche qui pourrait offrir de nombreuses possibilités de développement...