L'histoire :
Etudiant et passionné de cinéma fantastique, James Golding a accepté un job d’été original dans un ranch paumé : il trie les archives cinématographiques de Brian Weisney, un ancien réalisateur de films d’épouvante. Si le vieux bonhomme est un peu rustre, il conserve néanmoins une passion intacte pour son métier, qu’il partage bien volontiers avec le jeune homme, le soir, devant de vieilles bobines. Mais James est témoin d’évènements étranges. Il découvre entre autre que la femme de Weissney, Véra, ancienne actrice vedette de ses films, entretenait une liaison adultère avec Georges Bentley, l’autre acteur vedette. Vivant désormais recluse à l’étage, Véra est aujourd’hui gravement handicapée suite à un accident de voiture. Il y a aussi ce mystérieux hangar d’où le réalisateur sort ses bobines et dont l’accès lui est formellement interdit… Mais le plus inquiétant n’est-il pas cette conversation schizophrène que James entretient parfois avec un personnage imaginaire ? D’autant plus que l’énigmatique individu est responsable d’une série d’agressions sauvages alentours…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second épisode – sur apparemment 3 de prévus – nous retrouvons avec délectation les ingrédients inhérents au genre d’épouvante. Un ranch perdu en campagne, une handicapée qu’on entend hurler la nuit mais qu’on ne voit jamais, un cinéaste qui cache pléthore de mystères, un héros a priori psychologiquement perturbé… Ce dernier point est plus que jamais l’énigme centrale du récit. L’agresseur encapuchonné est-il réellement le héros, comme le laisse supposer le scénario de Jean-Charles Gaudin ? S’il n’invente rien, ce dernier rend un excellent hommage aux récits de Stephen King ou au cinéma de John Carpenter des années 70-80 (Brian Weissney ressemble d’ailleurs étrangement à ce maître du fantastique). Le plus réussi est la mise en scène, réellement inspirée des productions cinématographiques du genre (Psychose, Vendredi 13, Scream, Halloween…). Fausses pistes, cauchemars, schizophrénie… si vous êtes adeptes, vous allez vous délecter. Malgré un dessin irrégulier (notamment sur les traits du héros), Laurent Gnoni alterne scènes loupées (le baiser du tournage ou la planche 15 en entier) et d’autres bien plus convaincantes (l’accident de voiture, la séquence du hangar et ses clairs-obscurs). Mais le principal est qu’il parvient à insuffler l’ambiance idoine, comme s’il s’agissait d’un vrai film d’horreur.