L'histoire :
Jusqu’alors, Anacréon était le roi des gueux, à la foi monarque, grand argentier et juge au sein de la cour des miracles. Régulièrement, cette mafia grouillante composée de mendiants et d’êtres de rien, lui apportait l’obole et lui montraient le respect, eut égard à la fierté et la liberté qu’il leur offrait. Mais voilà, par le biais de son Premier Ministre Colbert et du lieutenant la Reynie, Louis XIV a décidé d’en finir avec cette fange qui pollue Paris. Le fils d’Anacréon a été tué et divers repaires des mendiants démantelés. Anacréon lui-même est soumis à la torture dans une geôle putride du Châtelet, afin qu’il avoue l’accès à leur dernier repaire – labyrinthique et introuvable ! Mais malgré la douleur, le vieux mendiant est inflexible. Il débite des recettes d’apothicaire en guise de réponses. Sa fille, surnommé la marquise, a les fers aux mains. En compagnie d’autres gueuses, elle est marquée au fer rouge du signe royal, la fleur de lys. Elle doit être envoyée vers le nouveau monde, pour y servir dans un bordel. Mais la Marquise a plus d’un tour dans son sac. Au moment d’embarquer, elle parvient à se saisir de l’épée d’un soldat, elle lui transperce le crâne et plonge dans la Seine. Elle rejoindra les siens dans le cul-de-sac de la rue Saint-Sauveur pour réorganiser la cour des miracles et enclencher la résistance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Popularisées par Victor Hugo dans Notre Dame de Paris, les Cours des miracles pullulaient authentiquement sous les règnes de Louis XIII et XIV à Paris. Elles réunissaient des centaines de mendiants, qui s’organisaient en mafia pour assurer leur subsistance. A travers cette série, le scénariste Stéphane Piatzszek fait un focus historique documenté, certes largement romancé et fantasmé, sur ces sociétés secrètes sauvages. Les révoltes, traques, tortures sont cependant aussi violentes et glauques que ce que peut susciter ce genre d’organisation. Les rapports humains tout comme les dialogues, sont donc bruts et sans concession. Ce tome 2 prend la suite directe du premier tome, où l’on découvre Anacréon et sa fille emprisonnés, après la mort de Petit-Jean. Mais comme souvent dans un contexte répressif de fiction, il faut s’attendre à une contre-attaque… Le dessin semi-réaliste de Julien Maffre, détaillé, documenté, varié et admirablement découpé et cadré, est un immense atout pour l’immersion dans le XVIIème siècle crasseux de l’Ancien Régime. Des bas-fonds des bouges jusqu’aux appartements royaux enluminés, en passant par les jolies perspectives sur les ruelles parisiennes, la fresque historique est vibrante. Un tome 3 est à venir…