L'histoire de la série :
Dans ce monde fantastique, lorsqu’un dragon s’installe sur un territoire, son influence maléfique s’étend sous la forme d’un voile invisible qui transforme tout être vivant en monstre hideux et écaillé. Ce phénomène, appelé le « Veill », se déclenche de manière aléatoire : il peut être immédiat ou prendre plusieurs semaines à se déclarer, selon le sujet. Seules les vierges peuvent pénétrer dans le veill sans craindre de métamorphose. Un ordre de farouches guerrières répondant à cette caractéristique indispensable a donc été créé pour lutter contre les dragons : la geste des chevaliers dragons.
L'histoire :
Le contrebandier Tarek est en pleine négociation avec un client véreux, dans une taverne du port d’Haxinandrie. La dernière fois qu’il a fait affaire avec Salibury, ce dernier l’a roulé dans la farine… et cela ne manque pas de se reproduire. Malgré la pression mise par son nouvel associé, surnommé Rouge (pour son goût du sang et sa passion pour les poignards), Salisbury lui revend de la marchandise « sale ».Tarek et Rouge finissent par se faire coincer par d’autres escrocs, qui les emprisonnent dans un coin désertique. Ils s’évadent, en parvenant à récupérer leur or, mais ils sont poursuivis et rabattus au fond d’un canyon peuplé de centaines de monstres victimes du veill. C’est là que Tarek découvre que son ami Rouge est un traître : il s’empare de l’or et laisse choir Tarek dans une gorge profonde et grouillante de créatures. Par un miracle, Tarek se raccroche à une paroi. En escaladant, il découvre une grotte, dans laquelle sont enchainés des enfants, que des soldats livrent mystérieusement au dragon qui peuple la région. Tarek parvient à rejoindre la civilisation et songe un temps à s’associer à un ami pirate. Mais le hasard remet sur sa route Sybile, une jeune femme de l’ordre des Chevaliers Dragons dont il est resté éperdument amoureux. Sybile est envoyée en mission à Haxinandrie par sa matriarche, pour enquêter sur un curieux marché aux esclaves…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique la frise chronologique, située dans les dernières pages de garde de chaque album, ce 28ème épisode dans la saga des Chevaliers Dragons se situe plutôt à la fin de cette ère de médiévale fantasy. Une fois n’est pas coutume, pour protagoniste central, nous suivrons ici un homme, Tarek, contrebandier, magouilleur, qui a des principes et qui a été surtout multiplement trahi. Au point où il en est dans son parcours erratique, il s’engage à sauver un enfant emprisonné et se retrouve plutôt à aider une jeune combattante de l’Ordre des Chevalier Dragon (dont il est amoureux), dans son enquête sur un trafic d’esclaves et sa lutte contre… un dragon ! Ouf, sous les crayons de Roberto Viacava, celui-ci est vraiment beau, griffu et monumental, un passage obligé et attendu dans cette série – quoiqu’un peu court. Le reste du dessin préalable se borne à mettre en scène beaucoup de palabres, avant d’arriver au dénouement attendu. Le trait maîtrisé et académique se place dans la lignée des autres tomes, et montre des décors renouvelés, avec quelques postures étranges (notamment dans les scènes d’action) et visages grimaciers. De son côté, et comme souvent dans les scénarios (indépendants) d’Ange, la trame n’est ni gratuite, ni manichéenne : cette chasse au dragon se déroule en effet en marge d’une realpolitik dégueulasse. La cerise sur le dragon…