L'histoire de la série :
Dans ce monde fantastique, lorsqu’un dragon s’installe sur un territoire, son influence maléfique s’étend sous la forme d’un voile invisible qui transforme tout être vivant en monstre hideux et écaillé. Ce phénomène, appelé le « Veill », se déclenche de manière aléatoire : il peut être immédiat ou prendre plusieurs semaines à se déclarer, selon le sujet. Seules les vierges peuvent pénétrer dans le veill sans craindre de métamorphose. Un ordre de farouches guerrières répondant à cette caractéristique indispensable a donc été créé pour lutter contre les dragons : la geste des chevaliers dragons.
L'histoire :
Lors d’une pause ressourçante au sein d’une forteresse montagneuse de leur Ordre, les Chevaliers Dragon Akanah et Eléanor doivent satisfaire à deux rendez-vous aussi habituels que rébarbatifs. Akanah se retrouve de son côté en entretien face à la matriarche de l’Ordre. Celle-ci lui raconte pour la énième fois par le menu l’histoire de la hache dont elle est dépositaire, une arme mythique qui lui sert à combattre les dragons. L’histoire de « la faucheuse d’Ishtar », celle du veil qui déforme les êtres et le métal, celle de la génération spontanée des dragons… Akanah connait tout ça par cœur. Elle sait que ça se termine toujours par la funeste sentence « Et alors la hache passe dans d’autres mains. » Akanah est bien au fait de sa lourde responsabilité. Pendant ce temps, Eléanor raconte les actes héroïques de son binôme aux jeunes élèves de l’Ordre, qui restent bouches-bées devant tant d’exploits. Il faut dire qu’elle prend plaisir à en rajouter des caisses. Au passage, les deux chevaliers en profitent aussi pour faire discrètement commerce d’objets précieux… qu’elles ont plus ou moins « gagnés » – officiellement au jeu – lors de leur passage chez le baron voisin. Mais bientôt, elles sont rappelées à leur devoir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle aventure des combattantes médiévalo-fantastiques de gros dragons impressionnants s’inscrit dans la lignée spectaculaire et diplomatique des précédentes, sans apporter grand-chose de bien nouveau au mythe. Comme indiqué sur la frise chronologique de fin d’album, elle se situe vers la fin du premier tiers de la saga (en 10ème place), entre les épisodes 19 (L’antidote) et 12 (Ellys). Donc à une époque pas trop archaïque, mais ne correspondant pas encore non plus à l’âge d’or de l’Ordre des Chevaliers dragons. En trame centrale, la classique apparition d’un dragon nécessite l’intervention urgente de Chevaliers ; un binôme de jeunes femmes complices, courageuses et plutôt roublardes doit alors se séparer pour assumer leur cruel destin. Akanah part tout droit affronter le dragon, tandis qu’Eleanor doit organiser la protection des civils à l’arrière. En fond de sauce, le duo de scénaristes AnGe focalise sur le système des portes-relais et de la protection capitale de la route qui traverse la région. Comme l’indique le titre, il est aussi question de la transmission de la faucheuse d’Ishtar, cette hache géante ciselée dans un cristal hyper solide, qu’on n’apprécierait pas trop se prendre en travers de la rate. Il y a un peu de politique, mais aussi, sous les crayons réalistes de Dragan Paunovic, pas mal de combats contre les créatures du veil et de giclées hémoglobinesques. Et le dragon semble plus impressionnant que jamais. Un détail interpelle toutefois, dans les remerciements en ouverture du dessinateur serbe. Paunovic remercie d’avoir pu dessiner le « dernier » épisode de la saga. Argh ! Les auteurs ont en effet décidé d’en terminer avec la série ! Mais cet épisode si « normal » pourrait-il vraiment être le dernier ? A l’instar des adieux de Charles Aznavour, ils ne l’affirment pas trop fort quand même et se donnent la possibilité de faire un autre dernier épisode, qui puisse être à la hauteur de cette grande fresque d’heroïc fantasy en BD.
