L'histoire de la série :
Dans ce monde fantastique, lorsqu’un dragon s’installe sur un territoire, son influence maléfique s’étend sous la forme d’un voile invisible qui transforme tout être vivant en monstre hideux et écaillé. Ce phénomène, appelé le « Veill », se déclenche de manière aléatoire : il peut être immédiat ou prendre plusieurs semaines à se déclarer, selon le sujet. Seules les vierges peuvent pénétrer dans le veill sans craindre de métamorphose. Un ordre de farouches guerrières répondant à cette caractéristique indispensable a donc été créé pour lutter contre les dragons : la geste des chevaliers dragons.
L'histoire :
Hélias, jeune fille d’un puissant seigneur, est une tête de mule et un garçon manqué. Elle passe son temps à se battre et ce comportement empire, malgré les punitions sévères de son père qui l’enferme souvent plusieurs jours dans un cachot, sans nourriture. Les roustes et les coups de ceinturons n’y font rien non plus. Lorsqu’elle atteint l’âge de neuf ans, il décide de s’en débarrasser en la confiant à l’ordre des Chevaliers Dragons. Son comportement rebelle, son insolence, la rendent immariable, donc inutile. Une matriarche l’emmène donc un beau matin, jusqu’à un lointain centre de formation où règne la discipline. Au fil des semaines, la gamine donne une grande satisfaction à ses maîtresses en combat… En revanche, elle continue d’être une rebelle : elle ne fait pas ses devoirs, n’apprend pas ses leçons et se montre régulièrement insolente envers ses professeurs. Sa formatrice lui explique un jour qu’elle ne fera une grande carrière, qu’elle sera toujours esclave d’un maître si elle ne se force pas à acquérir un minimum d’éducation. A partir de ce jour, Hélias se met à apprendre… mais elle conserve sa rage intérieure. Elle s’adapte, car elle a compris où était son intérêt. A treize ans, on l’envoie accomplir sa première mission, en compagnie d’une chevalier expérimentée, de la matriarche et de deux autres novices. Il s’agit d’éradiquer un dragon dans une zone aride. Or en arrivant sur place, la troupe s’aperçoit que les dégâts du veil sont beaucoup plus avancés que ce qu’elles avaient escompté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 30ème épisode – toujours indépendant – dans l’univers de la Geste se situe plutôt vers la fin de la frise temporelle (située dans les avant-dernières pages), c’est à dire à l’époque moderne de cet univers d’heroïc-fantasy. On y suit le destin chaotique d’une jeune fille rebelle et farouche, qui deviendra une guerrière hors pair, puis une matriarche dotée d’une grande expertise. Puis qui sera amenée à faire bien pire qu’un schisme… mais on ne va pas tout révéler non plus. La narration de Ange est strictement chronologique. On découvre classiquement Hélias – c’est son p’tit nom – à travers sa quête initiatique et les conséquences de son caractère de cochon – ou de son courage ultime, selon le point de vue. Il y a un dragon (magnifique !) contre lequel la geste doit faire barrière (hé oui, la fameuse geste barrière…), donc la loi n°1 de la série est remplie. Il y a une question de fond sur le sens de l’engagement au sein de la Geste, donc la loi n°2 est aussi satisfaite. Il manque la dimension politique, qui constitue d’ordinaire les meilleurs épisodes de la série. De même, la psychologie d’Helias est-elle peut-être un chouya déjà-vue et caricaturale pour permettre une intrigue totalement accrocheuse. En revanche, le dessin réaliste de Vax se révèle une nouvelle fois spectaculaire – comme toujours chez cet artiste. Les décors majestueux, les costumes alambiqués, les traits de visages émaciés et graves, les bastons avec des armes de dingues… Yeah !
