L'histoire de la série :
Dans ce monde fantastique, lorsqu’un dragon s’installe sur un territoire, son influence maléfique s’étend sous la forme d’un voile invisible qui transforme tout être vivant en monstre hideux et écaillé. Ce phénomène, appelé le « Veill », se déclenche de manière aléatoire : il peut être immédiat ou prendre plusieurs semaines à se déclarer, selon le sujet. Seules les vierges peuvent pénétrer dans le veill sans craindre de métamorphose. Un ordre de farouches guerrières répondant à cette caractéristique indispensable a donc été créé pour lutter contre les dragons : la geste des chevaliers dragons.
L'histoire :
Au sein de la salle des sages de l’Ordre des Chevaliers Dragon de Messara, la matriarche fait un topo à six de ses meilleures Chevaliers. Elle leur explique que l’ennemi numéro 1 a changé de visage : ce ne sont plus les Sarde, mais Amarelle, la chef rivale de l’Ordre des Chevaliers Dragon d’Orient. La traitresse, la rebelle, la responsable du schisme de leur Ordre en deux entités rivales doit être anéantie. Pour cela, la matriarche annonce que la guerre des « ombres » est lancée. Les ombres, ce sont ces jeunes femmes de terrain, qui n’ont pas vraiment suivi le protocole « Chevalier », mais qu’on a entrainé à devenir tout à la fois des espionnes, des assassins, des prostituées. Elles ont été recrutées et formées dès le plus jeune âge pour conduire les basses besognes chez l’adversaire. Parmi celles-là, Alma est l’une des toutes meilleures. Or au moment du discours de la matriarche, celle-ci est justement approchée par Alma qui lui demande de changer de camp. Evidemment, Alma refuse… mais désormais, le doute est insinué. La confiance réciproque est-elle vraiment à la base des rapports entre les ombres et leur Ordre ? Ou est-ce la peur de la sanction ultime qui les maintient dans le rang ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Encore une fois, le dragon se fait cruellement absent dans ce 25ème opus de la Geste […]. Le duo de scénaristes Ange creuse plutôt, une nouvelle fois, la veine des basses manœuvres politiques vivifiées par la rivalité intestine qui mine l’Ordre des Chevaliers Dragon, plutôt vers la fin de la vaste mythologie en cours. Un œil jeté sur la frise chronologique, en pages de garde finale, permet en effet de situer l’intrigue entre les tomes 20 (Naissance d’un empire) et 24 (Les nuits d’Haxinandrie). Au cœur de la problématique, on retrouve logiquement la rebelle Amarelle, apparue sur les tomes 17,18 et 20. Présentée comme l’ennemie principale, l’est-elle vraiment ? A travers ce canevas, Ange pose en arrière-plan la question du « patriotisme ». Qu’est-ce qui fidélise une guerrière à défendre un Ordre : est-ce plutôt la confiance inaltérable, en dépit de toutes mauvaises apparences, ou plutôt la crainte ultime de la sanction en vigueur dans cet univers peu tendre : la tête tranchée. L’épisode se ponctue donc de nombreux palabres, pour alimenter les traitrises, alliances et basses manœuvres… Or même si quelques séquences d’action viennent donner du rythme – et son lot d’hémoglobine aux amateurs – on aurait apprécié de voir le trait de Stefano Martino s’exprimer sur un combats dantesque et spectaculaire face à une grosse bébête pleine de cornes et d’écailles. Greffé sur une historiette du T21 dédié à La faucheuse d’Ishtar, le dessinateur italien livre une partition encrée très convaincante. Nos chevaliers sont belles et ombrageuses à souhait, le décorum médiéval-fantastique est raccord et envoûtant… Le final fait tout de même froid dans le dos. Mais bon, vivement le prochain tome qui comportera un put*** de dragon de sa mè**…