L'histoire de la série :
Dans ce monde fantastique, lorsqu’un dragon s’installe sur un territoire, son influence maléfique s’étend sous la forme d’un voile invisible qui transforme tout être vivant en monstre hideux et écaillé. Ce phénomène, appelé le « Veill », se déclenche de manière aléatoire : il peut être immédiat ou prendre plusieurs semaines à se déclarer, selon le sujet. Seules les vierges peuvent pénétrer dans le veill sans craindre de métamorphose. Un ordre de farouches guerrières répondant à cette caractéristique indispensable a donc été créé pour lutter contre les dragons : la geste des chevaliers dragons.
L'histoire :
Philippe de Charmont, capitaine d’un navire marchand de la flotte impériale, écrit une lettre posthume à son cousin Charles. Son intention est d’expliquer sa disparition et d’éviter le déshonneur à sa famille, quant aux récents évènements tragiques qu’il a vécu. Il retrace les évènements à partir du moment où ordre lui a été donné d’embarquer, à bord du Forbin, non seulement de précieuses marchandises à convoyer, mais aussi quatre Chevaliers Dragons devant rejoindre Arsalam. Une partie de l’équipage s’était alors insurgée : des femmes à bord, cela porte malheur. Mais un ordre est un ordre ; et d’ailleurs, malgré leur jeunesse et leur beauté, il ne fallait en aucun cas considérer ces combattantes comme appartenant au sexe faible. Philippe et son second Cressay s’étaient d’ailleurs montrés exemplaires dans leur comportement, afin de restreindre jalousies et désirs chez les rustres et les soudards qui composaient leur équipage. Or l’art du combat des Chevaliers Dragons avait été plus que précieux lorsque le Forbin avait été attaqué par un navire appartenant à l’armée ennemie Sarde… et doublé dans un étonnant silence par une dizaine d’autre. Qu’est-ce qui motivait l’empressement des Sardes ? Philippe s’était alors rendu compte à ce moment-là que parmi les quatre Chevaliers se trouvait sa cousine Louise, condamnée par son ordre à aller se battre sur un front particulièrement meurtrier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture maritime oriente clairement l’environnement de cette 23ème aventure d’heroïc-fantasy indépendante. Etonnamment, au cours des 22 albums précédents, nos Chevaliers Dragons n’ont en effet que peu combattu de dragon lacustre. La narration du bicéphale scénariste Ange prend pour prétexte une lettre posthume envoyée par le héros, capitaine de navire marchand. Forcé à trahir la realpolitik de ses dirigeants par charité envers ses pairs, celui-ci court vers une déchéance et une mort certaines, tout comme sa cousine Louise, Chevalier Dragon plus que sexy – c’est une tautologie, dans cette série. Le découpage est dense et serré car les évènements et les scènes de combat sont nombreux, et le périmètre du contexte nécessite bien des narratifs. Pour renforcer le suspens, ces encadrés promettent d’ailleurs régulièrement le pire. Bref, on se laisse une nouvelle fois porter du début à la fin par ce très bon scénario, cohérent sur le plan politique, sociétal et rythmé dans sa trame. L’épisode n’oublie pas de faire intervenir un dragon, particulièrement impressionnant sous les crayons de Christian Paty. La partition graphique de ce dernier se montre de fort bonne facture, notamment lors des scènes de combats. Le dessinateur n’avait curieusement plus officié sur la série depuis 2006, pour une unique participation (le tome 5) ! Et pourtant, Paty est un fidèle compère de Ange depuis des années. En effet, sous d’autres pseudos et dans un registre radicalement différent, quelque plus… commercial, ces auteurs nous infligent deux fois par ans des recueils de gags de Blondes. Soit une toute autre vision du sexe faible…