L'histoire de la série :
Dans ce monde fantastique, lorsqu’un dragon s’installe sur un territoire, son influence maléfique s’étend sous la forme d’un voile invisible qui transforme tout être vivant en monstre hideux et écaillé. Ce phénomène, appelé le « Veill », se déclenche de manière aléatoire : il peut être immédiat ou prendre plusieurs semaines à se déclarer, selon le sujet. Seules les vierges peuvent pénétrer dans le veill sans craindre de métamorphose. Un ordre de farouches guerrières répondant à cette caractéristique indispensable a donc été créé pour lutter contre les dragons : la geste des chevaliers dragons.
L'histoire :
Un groupe de Chevaliers Dragon vient d’installer son bivouac pour la nuit, au bord d’une étendue d’eau au milieu d’une région aride. Ils sont en route vers un énième dragon à éradiquer. Pour agrémenter la soirée autour du feu de camp, l’une des guerrières réclame qu’on raconte à une débutante la destruction de Sirtaga. Débute alors un récit homérique, un peu dans le désordre selon les souvenirs et les focus que porte chacune des raconteuses. L’une raconte qu’il y avait grand vent ce jour-là. Les négociants et les bourgeois étaient tout de même présents sur les quais lorsque les sardes ont lancé une vigoureuse attaque éclair, à bord de leurs puissants navires. Les canons crachaient du feu, les trois-mâts s’embrasaient, les volées de flèches pleuvaient sur les habitants… Et Griselda, la nièce du haut trésorier observait le carnage depuis une hauteur de la cité. Hop-hop-hop ! Une Chevalier Dragon interrompt le récit et propose de commencer par le début : l’apparition du dragon. La bestiole était énorme et son veill déformait tout alentours, au Nord de Faïza. Les Chevaliers Dragon venues le combattre s’étaient faites décimer, piégées par les ronces et les plantes carnivores. Une unique écuyère de 14 ans appelée Meryle avait survécu, terrorisée. Elle s’était enfuie et avait fini par rejoindre la capitale Arsalam…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce curieux épisode de la Geste vient s’insérer au milieu du tome 26, tandis que les guerrière Zia et Blanche font route pour tuer un dragon. Autour d’un feu de camp, les vétérans se mettent en effet à raconter une histoire de… Chevaliers Dragon contre… un dragon. Et aussi une invasion de l’ennemi sarde. Chacun y va de sa version, en commençant dans le désordre et en se contredisant sur la bonne manière de raconter la chose. Les flashbacks qui s’alternent ont donc un effet patchwork et la narration de ce tome n’en bénéficie pas. Dès qu’une bribe de l’histoire accroche, on l’abandonne pour zapper sur un autre bout de lorgnette, d’autres personnages et un autre contexte. Même si l’ensemble finit par être cohérent et construire une histoire, cette méthode a un peu tendance à perdre le lecteur. Tout du moins, elle ne l’accroche guère. Sans doute le procédé dissimule-t-il aussi la légère vacuité de fond de l’épisode. Car au final, celui-ci n’apporte pas d’eau au moulin géopolitique dans l’univers du schisme entre les ordres guerriers… et à la place d’un combat homérique contre un dragon géant, les auteurs nous gratifient d’une bonne vieille canonnade entre caravelles, mise en scène à plusieurs reprises, sous différents angles. Au dessin, le dessinateur brésilien Ig Guara fait toutefois convenablement et classiquement le job. Quelques scènes animées tirent leur épingle du jeu.
