L'histoire :
Tandis que la première guerre mondiale s’enlise dans les tranchées de Verdun, un phénomène étrange se produit. Un incroyable et gigantesque engin jaillit des profondeurs sous le fort de Danrit, laissant au passage un cratère à la place du fort. Ce cocon de métal fait une boucle dans l’atmosphère terrestre et retombe, avant de se stabiliser sur des pattes articulées. Il se protège en déployant une sorte de bouclier autour de lui et envoie un signal vers la planète Mars. Aussitôt, un programme militaire automatique s’amorce depuis l’ancienne civilisation qui peuplait la planète rouge. Des tuyères s’ouvrent, et des dizaines et des dizaines de « fusées » sont tirées vers la Terre. Quelques jours plus tard, ces objets martiens atterrissent avec fracas dans la région de Verdun. Des engins métalliques tripodes (marchant sur trois pattes) s’en extraient. Ils tirent des rayons de plasma dévastateurs, qui leur permettent de détruire les batteries de canons humains. Ils ont aussi des tentacules qui leur permettent d’attraper hommes et chevaux, et de les fourrer à l’intérieur d’une « bouche » qui les digère. La panique générale s’empare des deux camps. Une trêve est décrétée. Le savant allemand Albert Einstein profite de la déficience d’une machine, qui s’est éventrée et broyée au sol, pour en explorer les entrailles et prendre des clichés. Ce que ces photos révèlent est riche d’enseignements. Les allemands contactent aussitôt les autorités anglaises – dont l’explorateur Challenger – et françaises – dont l’astronome Flammarion – pour mettre au point un plan d’action commun…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est une idée originale, que de mixer la romancée Guerre des mondes de l’écrivain HG Wells et l’authentique Première Guerre Mondiale. Les deux évènements belliqueux et particulièrement meurtriers ont en effet eu lieu au début du XXème siècle, en utilisant une débauche des moyens armés de l’époque. Ce second tome (sur trois prévus) redémarre ainsi sur une longue séquence guerrière particulièrement spectaculaire : la fameuse invasion martienne fait ses ravages, mais uniquement dans la région de Verdun (et paf : double peine !). Les tripodes équivalents au roman détruisent tout sur leur passage et se nourrissent du sang des organismes terriens. Puis le scénariste Richard Nolane remet sur le devant de la scène les trois éminences grises qui vont nous sauver : le savant allemand Albert Einstein, l’astronome français Camille Flammarion ainsi que le personnage de fiction de Conan Doyle, le professeur et explorateur anglais Challenger (exfiltré du Monde perdu). Ces trois-là, ainsi que les Etats-Majors rivaux, palabrent et étudient une riposte efficace. Hélas, les protagonistes ne suscitent que peu d’attachements, en raison, entre autre, du trait de dessin de Zeljko Vladetic, certes justement cadré et proportionné, mais un peu épais, impersonnel et peu expressif. Les éléments techniques (tripodes) et exomorphes (la « molluscosité » des martiens) semblent inspirés des travaux de Hans Ruedi Giger (le designer d’Alien) et sont plus réussis. Par définition, cette série est un patchwork d’influences, une fantaisie de série B truffée d’incohérences et de facilités (le trajet la Terre-Mars en quelques heures ?), mais divertissante.