L'histoire :
La dangereuse pirate Gunhlid est prisonnière dans le vaisseau du commandant Halvard. Elle est torturée depuis quatre jours, mais n’a toujours pas décroché la moindre information. Clothilde est contre la violence, même si elle n’apprécie pas Gunhild. Elle tente donc d’amadouer et de discuter avec la pirate pour qu’elle avoue tout... mais rien n’y fait : Gunhild ne dira rien à personne. Pourtant, elle panique étrangement quand elle voit que le vaisseau arrive aux portes de Hourna Nizat. Pour elle, le désert est maudit et dangereux. Clothilde a ensuite un entretien avec l’ambassadeur de Judicaël. Celui-ci expose enfin ses véritables projets. Il y a plusieurs années de cela, Gallia a envoyé des vaisseaux archéologiques pour découvrir de nouvelles terres. Cette colonisation fut relayée au second plan quand la Peste des Innocents frappa le monde entier. Une des expéditions du temps de la colonisation avait pourtant disparu. Beaucoup soupçonnaient qu’elle avait trouvé quelque chose d’important. Une espionne de Gallia, recrutée par l’ambassadeur, réussit à trouver des archives précieuses sur Hournat Nizat. : dans des temps anciens, cette région était le théâtre de guerres tribales étranges. Malheureusement, l’espionne fut assassinée par Gunhild et sur cela, Judicaël manque cruellement d’informations. Persuadé qu’il y a quelque chose à découvrir, il veut absolument se rendre lui-même sur place, dans le désert, pour découvrir ce que cache Hournat Nizat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome de présentation assez moyen, Kara lance enfin son histoire dans ce deuxième opus. Le début commence d’ailleurs très fort, par une scène de torture sur la terrible pirate Gunhild. Très rapidement, s'ensuivent des éclaircissements sur plusieurs pages, qui dévoilent de nombreux éléments sur ce monde particulier et sur la quête de Clothilde. Certains flashbacks permettent également d’en apprendre plus sur la héroïne aux yeux démesurés, mais ils laissent aussi entrevoir quelques points d’ombre qui seront éclaircis en fin d’album. Kara soigne ses effets et travaille remarquablement les enchaînements de scènes, notamment grâce à des effets de surprise. L’action n’est jamais très loin et le rythme est bien plus prenant que le tome précédent. Il faut dire que les décors et les détails sur cet univers sont particulièrement soignés. Ainsi, quelques plans larges de toute beauté sur le fameux continent Hournat Nizat mêlent désert africain, Egypte ancienne et monde futuriste. Le dessin a lui aussi gagné nettement en visibilité et le tout est bien plus agréable à contempler, moins surchargée, plus vivant et efficace. Nombre costumes et vaisseaux prouvent une créativité débordante. Certaines planches sont notamment très impressionnantes avec des prises de vue spectaculaires et des cadrages modernes et dynamiques. On est toujours dans un style proche du manga et seule la colorisation manque parfois de vie, par abus de textures numériques. L’aventure est donc bien au rendez-vous, avec une série de combats spectaculaires et surtout des retournements de situation étonnants. L’intrigue est finalement habile et certains personnages vont se révéler. Cependant, si l’histoire a beaucoup de sens, certains dialogues restent légers et manquent de puissance. Le final est aussi trop long et à la limite du mièvre téléphoné. La fin appelle à une nouvelle quête mais ce « cycle » se clôt néanmoins sur un divertissement honnête et bien dessiné.
