L'histoire :
Hëlclayënn le maraudeur, un elfe noir charismatique mais charitable, a usé de son influence et de sa renommée, pour renverser Géhënn le théocrate, un être cruel, adepte des sacrifices humains pour le plaisir des dieux. Dans leur domaine céleste, les dieux regardent ces guerres et ces prises de pouvoir et jouent à manipuler les évènements en prenant soin de respecter une seule loi : nul dieu ne doit agir directement sur la vie d’un simple mortel. Parmi eux, plus ou moins éprise d’Hëlclayënn, Ethelbeth la marquise du hasard demande à ce dernier de devenir son « mignon ». Trop fier et trop indépendant pour se rabaisser à cela, Hëlclayënn refuse et courrouce fortement la déesse, qui décide alors de provoquer la contre-attaque de Géhënn. Mais elle se frotte alors aux desseins de Lecth, le dieu de la connaissance et de Trashit, le duc de la souffrance. Sur terre, Hëlclayënn gagne une bataille terrestre épique contre Oestre le scrofuleux. Mais pour ce faire, il s’est éloigné de sa cité de Jais, qui se trouve attaquée par une alliance de nains, de géants et d’humains. Or dans un plan supérieur, Morsel, déesse de la corruption, décide de faire des siennes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le second tome pouvait laisser espérer un fond de réflexion sur le sens du chaos, coincé quelque part entre le hasard et la destinée, ce troisième épisode clôt le premier cycle sans la portée philosophique attendue. En fait, nous assistons surtout à une partie de jeu de rôle ayant pour cadre un univers d’heroïc-fantasy pur beurre. Ici les joueurs sont des dieux aux physiques bizarroïdes, qui passent des alliances, se trahissent et manipulent les mortels comme des pions. Tout en alternant batailles guerrières et éclairs magiques, ces « pions » ne semblent avoir aucune prise sur leurs destinés, jusqu’au terme de la « partie » qui se termine un peu en queue de poisson, sans révélation ni véritable sentiment d’achèvement. Bien sûr, la série ravira les adeptes de jeux de rôles et/ou les fans de « culture » gothique. Evidemment, les allergiques à tout cela ne vont y trouver aucun intérêt. Néanmoins, le dessin de François Tasiaux se peaufine au fil des épisodes, et trouve en Emmanuel Pinchon le coloriste adéquat. Si les plans d’ensemble se font moins impressionnants, les traits de plus en plus ciselés font la part belle aux aspects guerriers, à travers moult armures et combattants de tous poils et écailles. En permanence éclairé par un ciel tourmenté rougeoyant, que le domaine des dieux contraste d’un glauque osé, ce triptyque semble appeler à se développer au travers d’un autre cycle…