L'histoire :
Berlin, été 1698. Alors que plus rien ne prédisposait à son retour, Johann Böttger revient vers son seul ami, Christoph, et surtout vers son tuteur. Maître Zorn l’accueille en effet de nouveau dans son officine pharmaceutique, malgré les réticences de son fils. Sauvé en son temps par Bartholdi, Maître de la loge des Rose-Croix, aux ordres du baron Kunkel, et opposé à la loge de Vienne, il rejoint son amante, prostituée de son état, le lien entre lui et Bartholdi. Furieux et vexé, il accepte l’invitation inopportune de Friedrich Röber à une soirée de débauche, agrémentée de jeux et de plaisirs charnels. Mais tous n’aspirent qu’à profiter de son don. Le baron Kunkel intervient alors en personne auprès du jeune apprenti alchimiste, désireux que ses projets pour une grande nation Prusse voit le jour. Dans cet objectif, il est prêt à orchestrer une guerre entre les pays du Nord, afin d’unifier la Pologne, la Saxe et le Danemark. Deux ans plus tard, Johann poursuit ses recherches alchimiques tout en restant l’apprenti du pharmacien Zorn. Il ne se doute pas qu’il est observé de près par Kunkel, qui le défie pourtant de ne pas trop approcher de l’obscur, quitte à s’y égarer. L’heure du choix est venu pour le jeune alchimiste qui ne va pas tarder à croiser sur son chemin le moine grec errant, Laskarius...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La quête initiatique du Grand Œuvre de Johann se poursuit au cœur des machinations, manipulations et intérêts de chacun. Le scénariste Nicolas Jarry mène toutes ces intrigues de front. Son talent narratif, associé aux compétences de France Richemond, historienne, révèle un récit historique et ésotérique riche. Les passions des protagonistes sont exacerbées et la quête ultime du Grand Œuvre propice à toutes les manipulations. Si la multiplicité des intrigues induit parfois une complexité tentaculaire, la quête de la pierre philosophale concentre tous les efforts de notre jeune héros. Talentueux et très prolifique, malgré des débuts somme toute récents, Jarry maîtrise parfaitement son récit, aidé efficacement en cela par Richemond. Augustin Popescu est tout aussi à l’aise que dans le précédent opus, où il lui avait fallu prendre la suite de Luigi Critone. Le trait est certes différent, mais tout aussi plaisant et assuré, même s’il paraît moins précis et fouillé. Les rebondissements des dernières planches nous font attendre impatiemment la suite des aventures de Johann dans ce thriller ésotérique de qualité...