L'histoire :
En cette nuit de Noël, dans la ville de Providence, Lilith, une vampire aimant la lumière du jour, attend avec un petit garçon du nom de Tristan, l’arrivée d’un événement important. A un certain moment de la nuit, une barrière magique s’enclenche, et apparaît alors un « train » d’où descendent deux personnes. La première est une jolie femme à la chevelure grise, qui n’est autre que le diable, répondant au nom de Deborah Lucifer de Babylone. A ses côtés, une petite fille qui lui sert de garde du corps se prénomme Salomé. Le diable est venu(e) annoncer la fin du monde. Lilith lui rétorque qu’il est encore un peu tôt, car la date prévue est le 24 décembre 2000, et ils sont alors en 1997. Décidant de voir si l’humanité mérite son salut, Deborah et Salomé restent donc durant ces 3 années, pour observer l’humanité et son évolution. Lilith les accueille alors chez elle, dans une auberge vide, en espérant faire changer l’avis de Deborah. Notre diable et Salomé découvrent donc les nouvelles facettes épousées par l’humanité au cours de son histoire. Toutefois, un groupuscule ne semble guère apprécier la chose et s’apprête à agir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le bleu du ciel est la nouvelle série de Kara, qui nous a proposé de découvrir ses talents par le passé avec Gabrielle (toujours chez Soleil). D’emblée, saluons l’excellent travail artistique : les dessins fusionnent les influences comics et mangas de son auteur pour un résultat extrêmement probant. Les traits sont fins, les personnages et les décors détaillés, les cadrages sont bien vus et les découpages réussis. Soulignons d’ailleurs les héros à contre-emploi : le diable est une femme, « une » diable à l’humanisme exacerbé ; Lilith est « une » vampire qui vit en plein jour. Les archétypes semblent avoir été laissés au vestiaire par Kara pour notre plus grand bonheur. Cela permet de surprendre le lecteur avec des révélations savamment amenées. Sur le plan visuel, on peut comparer le travail de Kara avec celui de Nhieu (Post Mortem Pacific), dans le mélange des genres. Le regret de ce premier opus vient en fait du scénario, qui s’il n’est pas mauvais en soit, ne propose rien de très palpitant. En effet, l’action est peu présente, le fond pour le moins nébuleux… On a quelque peu l’impression que la présence de femmes en surabondance dans des tenues étriquées tendrait à nous faire oublier le plus important : le scénario. Ce premier tome convainquant dans ses qualités esthétiques, pêche par un scénario bien fade…