L'histoire :
L’officier SS Saxhäuser est un espion de la SD, le renseignement politique du Reich. Tout va pour le mieux pour lui : il est une valeur montante d’un parti qui devient de plus en plus puissant en 1939. Il est avec une femme sublime, un archétype de la femme aryenne, rencontrée lors d’une manifestation des jeunesses hitlériennes. Pourtant, quelque chose cloche : il est loin de partager toutes les convictions des SS et s’inquiète quelque peu d’être un jour démasqué : on ne plaisante pas avec l’idéologie nazie. Il est d’ailleurs convoqué dans les bureaux de Berlin en mai 1939. Ce n’est pas la magnifique jeune femme et la superbe voiture à son accueil qui vont le rassurer, bien au contraire. Il rencontre ensuite Heydrich puis Himmler. Les hauts gradés du Führer ont une mission de la plus haute importance à lui confier. Il devra se rendre en Irak et sympathiser avec le cheik Adjil El Yamar. La situation à Bagdad est complexe : les palestiniens n’en peuvent plus de la montée en puissance des Juifs. Bien aidés par la France et l’Angleterre, ils menacent de créer un état juif. Il va donc falloir empêcher cela : l’Allemagne ferait ainsi coup double en écartant les Juifs et en provoquant des futurs ennemis d’Europe. Une belle occasion pour Saxhäuser de s’éloigner du Reich...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Richard D. Nolane tire tous azimuts avec ses nombreuses séries en cours sur la seconde guerre mondiale réformée : Wunderwaffen, Space Reich, Zeppelin’s war et maintenant Le château des millions d’années. Mêlant toujours histoire et fiction, Nolane renouvelle un peu son propos en déplaçant l’intrigue au Moyen-Orient. L’aventure se fait alors exotique, un rêve éveillé pour le dessin de Zeljko Vladetic qui excelle a représenter les montagnes rocheuses et les décors désertiques. Cette recherche s’apparenterait presque à une sorte d’Indiana Jones vu côté allemand. Pour le reste, on retrouve les mêmes ficelles que les autres séries : un officier nazi proche d’Hitler, une trouvaille étrange, une surprise totalement surnaturelle... Le personnage principal ressemble à s’y méprendre à Murnau dans Wunderwaffen et reflète cette fascination étrange qu’a Nolane pour le troisième Reich avec la représentation de tout l’état major d’Hitler et le vocabulaire des gradés. L’honneur est sauf malgré tout puisque Saxhäuser comme Murnau ne partage pas entièrement l’idéologie nazie. Le tome est fourni et donne de nombreux détails, mais l’écriture de Nolane est toujours faite de trop nombreux dialogues, ce qui met de côté paradoxalement la profondeur des personnages. Mais cela reste efficace... comme toujours !