L'histoire :
Au terme d’une longue journée de boulot, Robbin Hans rentre chez elle tard le soir. Alors que machinalement elle engage la conversation avec son fils, elle découvre soudain qu’un inconnu se trouve dans sa cuisine. Cet inconnu porte un masque mésopotamien et dit être son mari. Or ce dernier est censé être mort, pendu dans sa cellule lors de son incarcération, il y a plus de deux ans. Robbin et son fils disparaissent… Ailleurs, plus tard, le même tueur neutralise le système de sécurité et les infirmières à domicile du juge Isaac Malcom, riche, cruel et paralytique. Après l’avoir poussé à se noyer dans sa piscine, le tueur lui applique son masque sur le visage à l’aide d’une colle acide hautement corrosive, qui donnera beaucoup de boulot au médecin légiste… Dans la foulée, il téléphone à l’inspecteur Jennings pour revendiquer le crime et il lui annonce qu’il sera son interlocuteur privilégié. Il demande même à la hiérarchie de ce dernier de le réintégrer dans ses fonctions, car ce jeune inspecteur est actuellement suspendu le temps d’une procédure : il a flingué de sang froid un criminel de la pire espèce. Réintégré, Jennings se raccroche d’autant plus volontiers à cette enquête, que sa vie personnelle et professionnelle est au plus mal. Le tueur poursuit alors sa vengeance sur un avocat. De son côté, Jennings fait analyser les symboles gravés à l’intérieur du masque retrouvé sur le visage du juge : il s’agit du code d’Hammourabi, l’un des textes de loi les plus anciens et aboutis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection « sérial-killer » de Soleil se divise en récits de deux types : les histoires vraies et les fictions. Ce Code d’Hammourabi, prévu apparemment pour être développé en diptyque, appartient à la seconde catégorie. Scénarisée par Sylvain Cordurié (qui abandonne pour la première fois son compère Stéphane Crety), l’intrigue met en scène un serial killer qui cumule plusieurs mystères à lui tout seul. Mon premier est qu’il est censé être mort, suicidé. Mon second est sa référence à un code pénal antédiluvien que seuls quelques spécialistes en expressions cunéiformes ont le privilège de connaître. Diantre ! Mon troisième est cette logique encore obscure qui pousse le tueur à avoir un contact privilégié avec un jeune inspecteur issu d’une famille de flics, au moment où il est au plus mal dans sa carrière. Evidemment, mon tout pose la question du sens à accorder à ce parcours vengeur… à découvrir dans les épisodes à venir. Ces ingrédients de départ s’inscrivent certes dans un registre mainte fois exploité (celui du… serial-killer), ils ont le mérite d’être cohérents et accrocheurs. Néanmoins, le dessin semi-réaliste de Vicente Cifuentes manque encore un chouya de maturité. Le dessinateur colle à l’ambiance ténébreuse ad hoc, mais montre des irrégularités de proportions (petites têtes sur des corps élancés) ou de finitions. Les amateurs de frissons et les tueurs psychopathes devraient néanmoins y trouver leur compte…