L'histoire :
Passionné de récits d’aventures, Roman Guénodon a vue sa vie basculer le jour où un inconnu lui a transmis le « livre des destins ». En l’ouvrant, en effet, Roman a lu le récit de… sa propre vie, dans les détails les plus intimes ! A mi parcours, au moment d’entamer la lecture de son futur, il en a néanmoins été dépossédé et cherche logiquement à le retrouver, à l’aide d’une clé. Depuis lors, de Bruges en Ecosse, il est traqué, poursuivi, harcelé… A présent, il se réveille alité dans une chambre inconnue, le visage entouré de bandages. Tandis qu’au rez-de-chaussée deux hommes discutent sur son cas, il trouve dans la poche de son blouson des morceaux de puzzle permettant de reconstituer un groupe de personnes. Il se souvient alors être parti pour Gibraltar, où il croyait retrouver le livre, en compagnie d’Agathe. Au terme d’un périple saharien à dos de chameau, guidé par l’américain Holdaway et un mystérieux touareg tatoué – immortel ? – il avait fait une rencontre cruciale lors d’une étape dans une oasis. Le missionnaire Frère Jean lui avait alors confié appartenir à une confrérie chargée de protéger le livre en multipliant les chausse-trappes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’instar du premier tome, la suite du Livre des destins multiplie les entourloupes narratives, les fausses pistes, en un ensemble volontairement un peu brumeux. Au scénario, Serge Le Tendre cherche visiblement à assembler un maximum de composantes des récits d’aventure, qui se mélangent et se superposent dans l’imaginaire du jeune héros. Il résulte de cet ersatz d’unités de lieu, de temps, voire même de genres, un récit difficile à suivre, qui donne l’impression d’être décousu, et jusqu’à présent parfaitement hermétique. Où se situe l’imaginaire ? Où commence la réalité ? Pourtant, ce second tome, séparé de 4 années de la sortie d’un premier tome prometteur (paru sous la jolie mais éphémère bannière Latitude), adopte d’emblée un virage. La suite des aventures de Roman sont désormais livrées sous forme de souvenirs, en flashback. Son visage, au présent, reste masqué sous des bandages (d’ailleurs, s’agit-il bien de Roman ?). A cette sensation de confusion, s’ajoutent également de petites ruptures graphiques qui n’aident pas non plus à s’y retrouver. Franck Biancarelli livre certes la plupart du temps des encrages semi-réalistes élégants, dans la lignée de Christian Rossi… mais alors pourquoi alterner parfois des flashbacks normaux à d’autres en « ombres chinoises » ? Ajoutons encore, sans transition, un chinois qui perd son accent, et le lecteur y perd son latin… Vivement le mode d’emploi, dans un 3e et dernier tome (dans 4 ans ?).
