L'histoire :
Dans le petit village irlandais de Kilkenny, les paroissiens se préparent pour les festivités de Noël. Dans la crèche vivante, veaux, vaches, cochons et moutons sont déjà installés pour la célébration de la messe de minuit. Pour finaliser ces préparatifs, le vieux Brendan vient confier au prêtre son agneau Padraig, avant de se rendre au pub pour écluser quelques pintes. Au terme de la célébration, le curé réserve à ses ouailles une surprise. Sous les yeux interloqués de l’assistance, une jeune femme tout de bleu vêtue, fait son entrée dans le cœur de l’église. Il s’agit de miss Kelly Penny venue remplacer Mister O’Grady, l’instituteur qui a quitté Kilkenny pour des raisons de santé. Cette jolie jeune femme venue de Dublin ne semble pas au goût des veilles bigotes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second volume, on retrouve le petit écureuil et son acolyte Sir Doyle, un vieux hibou, qui observent le quotidien des habitants d’un petit village irlandais reculé, ainsi que la vie d’un troupeau de moutons. L’arrivée d’une institutrice « de la ville » va chambouler la quiétude de ce petit village, d’autant que ça coïncide avec la réapparition du fantôme d’une jeune femme disparue il y a bien longtemps dans d’obscures conditions. Les moutons, qui n’ont pas inventé le fil à couper l’eau chaude, sont, quant à eux, en proie à des questionnements mystiques : depuis qu’il a participé à la crèche des humains, Padraig l’agneau semble touché par la grâce divine et réalise quelques petits miracles. Ce second volume de cette comédie rurale aux airs de satire est tout aussi délicieux que le premier opus. Crisse nous régale en décrivant sans indulgence et avec humour la vie de ce petit village perdu dont la plupart des femmes (qui ne sont pas toutes jeunes) sont des grenouilles de bénitier à l’esprit souvent étroit. L’arrivée d’une étrangère, loin des références de ces bigotes, suscite l’inquiétude et délie les mauvaises langues. Les hommes, quant à eux, ont pour lieu de culte le pub et se livrent à des échanges hauts en couleurs. Même si l’intrigue autour de la réapparition de la légendaire Dame blanche semble accessoire, c’est davantage un prétexte pour brocarder gentiment certaines attitudes archaïques. Le dessin en couleurs directes de Christian Paty est soigné, abouti, expressif, plaisant et restitue avec beaucoup de justesse la tonalité de cette histoire. Ses personnages humains comme animaliers sont caricaturaux à souhait.