L'histoire :
Flashback. Palais du Louvre, 1679. Le compte Cagliostro s’attire les faveurs de Louis XIV, malade, en échange du secret de sa longévité et d’un objet dérobé par Catherine Montvoisin, la mère d’Hannibal Mériadec, tout en condamnant celle-ci au bûcher. Quelques années plus tard, après leur malheureuse expédition au château de Behforêt, le pirate sorcier et ses compagnons, à bord du Mac Lir, mettent le cap vers le phare de Cordouan, toujours dans l’espoir d’atteindre l’Autre Monde, la porte de Gwherzen. Ils cherchent ainsi à faire main-basse sur le sang du dragon. Cagliostro enjoint alors Dame Sélenn de lui prêter assistance dans la traque de Mériadec. A bord de la Mary Morgane, celle-ci fait appel à de vieilles amies, des sirènes plutôt affamées, qui doivent ralentir Hannibal dans sa quête. Cependant, Hannibal le pirate doit craindre également un autre danger que celui des eaux troubles vers lesquelles le Mac Lir vogue. La jeune elfe Elween lui révèle en effet ses intentions de le tuer aux fins de venger son peuple, de reprendre la carte et la pierre, et de respecter la promesse faite à sa mère. Il s’ensuivra entre eux une relation physique pour le moins ambiguë. Mais l’heure est à l’effroi et l’angoisse à bord du Mac Lir, lorsque les sœurs de Sélenn, les sanguinaires sirènes, s’attaquent à l’équipage du navire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce pénultième tome de la série fait la part belle aux révélations. Hannibal découvre ainsi un père, en son éternel adversaire, le Compte Cagliostro. Le mystère entourant la mort de sa mère est enfin dévoilé. Bref, le dénouement se rapproche, malgré une quête interminable propice aux épanchements des protagonistes secondaires. Cependant, le degré de vengeance du sorcier flibustier reste puissant et savamment entretenu par Jean-Luc Istin. Comme à son habitude, une ambiance celtique pimente le récit d’aventures. Le mariage de raison avec l’univers pirate est somme toute assez réussi. L’aparté sur le monarque Louis XIV peut surprendre, de même que l’importance qui lui est donnée, jusqu’à en titrer cet opus. Le secret de sa longévité accentue le caractère fantastique et pernicieux du récit. Graphiquement, Stéphane Créty remplace au pied levé Guy Michel. Autant dire que l’amiral s’est fait flibustier avec une grande réussite. Le choix est judicieux, de par la qualité de son trait précis et recherché donc, mais également logique car celui-ci est déjà à la barre de l’univers pictural du spin off de la série, Hannibal Mériadec et les larmes d'Odin. Les fans de la série-mère ne seront ainsi pas en eaux troubles, et les autres ne pourront que se réjouir de voir l’auteur des Fléaux d’Enharma, d’Acriboréa, Salem la noire ou encore Les Brumes d’Asceltis, de prendre la barre du navire.