L'histoire :
Au XVIIIe siècle en Bretagne, le capitaine Hannibal Mériadec présente à ses hommes la quête qu’il s’est fixé. Autrefois, un célèbre pirate connu sous le nom de Mell-Talec a amassé une fortune considérable. De par sa nature de lutin (ou de korrigan), il usait de magie pour faire disparaître et apparaître son navire au bon endroit et au bon moment. Pour ses chasses au trésor, il utilisait aussi une carte, la carte des mondes des sidh. Le trésor reste introuvable mais le capitaine est persuadé qu’en trouvant la carte, il trouvera le trésor. Grâce à deux elfes frères et sœurs retenus en otages, le groupe pirate parvient à la forêt de Scissy, le territoire magique des elfes, et met la main sur cette carte. Seulement, elle est invisible à l’œil nu et ne peut se lire qu’avec la pierre de Gaëldenn, façonnée par Viviane, la dame du lac en personne. Aux dires du capitaine, cet objet se serait retrouvé dans les mains d’Igilt, la compagne du père de Viviane. Formé aux usages de la magie par sa mère, le capitaine ne semble pas uniquement motivé par l’argent. Alors que la sœur elfe reste avec l’équipage pour préserver son frère, les pirates se dirigent vers la sépulture d’Igilt. Ils sont alors arrêtés par l’armée royale.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Jean-Luc Istin, créateur de la collection Soleil Celtic, prouve par cette série qu’il mérite toutes les ficelles de la narration. L’idée de mélanger le thème celtique et celui des pirates est brillante. La scène d’évasion est bien imaginée avec le second groupe de pirates qui les sauvent de justesse. Les motivations du capitaine sont pour le moins intrigantes et des pistes dissimulées – particulièrement dans cet épisode – laissent penser qu’il ne s’agit pas d’une simple chasse au trésor. Les rebondissements sont très présents : mutineries, coûts du sort, et l’armée qui, une nouvelle fois, leur bloque le passage à la toute fin. Bref, on ne s’ennuie pas une seconde dans cette série. Le dessin est quant à lui bien réalisé, même si le coup de crayon d’Istin est relativement identifiable, notamment sur l’elfe qui ressemble trait pour trait à Elya des Brumes d’Asceltis. Les bateaux et les anciens pistolets sont représentés par le duo de dessinateurs (Istin est ici épaulé par Gui Michel) avec un souci du détail étonnant. Les images sur double page sont majestueuses et les personnages sont très expressifs. De même, la colorisation de Sandrine Cordurié magnifie l’ensemble, notamment sur les effets de brumes.