L'histoire :
En juillet 1592, à Venise, la Voachadunia, une société secrète composée d’alchimistes et d’érudits, fait avancer la connaissance scientifique et cosmographique. Notamment, le savant et philosophe Giordano Bruno conforte les thèses coperniciennes sur notre monde et crée quelques jalousies par son génie. Envieux, le patricien Giovanni Mocenigo, lui-même membre de la Voachardunia, dénonce la confrérie à l’inquisition, désormais considérée comme hérétique. L’un des plus mystérieux membres, Andrea Balgani, est obligé de s’échapper par les toits et laisse son ami Roberto pour mort dans sa fuite. Lui-même touché à l’épaule par un carreau d’arbalète, il arrache ce dernier dans la douleur, une fois en sécurité. La plaie se referme alors en quelques secondes… Serait-il effectivement le Caïn immortel de la Bible, à la recherche du grand œuvre alchimiste : la transmutation de l’âme ? De nos jours, Pierre Mongiot, Myriam Granger et Zed, tous trois membres de la confrérie des frères d’Enoch, poursuivent toujours leurs investigations sur le personnage mystique d’Andrea Balgani, alias Athanatos, alias Caïn. Dans un hameau de l’Aveyron, ils interrogent Sherlock, un ami épicurien, qui éclaire leurs lanternes sur l’historique de la Voachardunia…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les épisodes se suivent et se ressemblent furieusement… A l’image des trois premiers volets, ce quatrième opus, se contente de rallonger la sauce sur des schémas graphiques et narratifs strictement identiques aux précédents… sans nous en apprendre beaucoup plus dans le fond. D’une part, quelques séquences en flashback nous montrent le parcours alchimique d’Andrea/Caïn dans son passé vénitien ; d’autre part l’intrigue contemporaine alterne toujours les parenthèses barbantes issue des investigations de nos héros frères d’Enoch (Myriam, Zed et Pierre) et les atermoiements grand-guignolesques de leurs ennemis de l’Ater Concilium, décidemment de plus en plus méphistophéliques ! A ce rythme-là, Le syndrome de Caïn peut durer longtemps, très longtemps… Les annotations de bas de pages, sensées compléter d’éclaircissements culturels ce thriller ésotérique dans la veine du Da Vinci code, s’avèrent de fait plus intéressantes que le récit à proprement parler. Au dessin, Andrea Mutti s’appuie sur ses automatismes figés (il rivalise actuellement en rendement avec Igor Kordey…), avec de plus en plus de personnages en ombres chinoises (en moyenne un par page). A la couleur, Lucas Malisan est passé expert pour faire passer la pilule, à l’aide de nombreux effets informatiques et inserts photos. Espérons qu’un regain d’intérêt surgira dans les prochains tomes (avec un investissement plus actif du Caïn contemporain ?)…