L'histoire :
A la tête de la fondation des « Frères d’Enoch », Victor Granger voue sa vie à retrouver la trace du Caïn de la Bible ! Car après mout recherches, il est persuadé que cet homme légendaire est immortel et que c’est lui qui lui a sauvé la vie en 1944 à Oradour-sur-Glane. Ce faisant, sa fille Myriam et son mercenaire privé Zed sont amenés à enquêter du côté du professeur McGowen, savant américain travaillant sur la fusion nucléaire. Sous le nom d’Andrea Balgani, Caïn aurait en effet apporté son soutien scientifique aux travaux de l’équipe MCGowen, sur le point de mettre au point une source énergétique inépuisable, écologique et révolutionnaire : la fusion à froid. Mais le laboratoire de McGowen a explosé, le résultat de ses travaux réduit à néant et le professeur lui-même a été immolé par les sbires de l’Ater Concilium. Cette branche occulte du Vatican met en effet en œuvre tous les moyens pour sauvegarder la puissance du dogme. De son côté, Tina Smith, enquêtrice de la CIA, creuse à la tête de la Divine light, une secte américaine dont le symbole a été retrouvé sur les lieux du crime. Puis l’équipe se réunit dans la salle des coffres de la Fortis Bank : avant de mourir, McGowen a en effet eu le temps d’inscrire un numéro de compte avec son sang...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Notre équipe de choc poursuit ses investigations autour de l’identité et de l’origine du mystérieux Andrea Balgani, alias ze Caïn of ze Bible (prononcez baïbol)… lequel se fait pourtant bien discret dans cet épisode ! Le scénariste Nicolas Tackian (également directeur de la collection Terres secrètes) éloigne alors plus encore le cœur de son intrigue des contingences surnaturelles/divines, pour emprunter la trame classique du thriller, néanmoins toujours efficace. Grosso modo, les méchants puissants du Vatican veulent étouffer l’existence de Caïn pour préserver leur domination spirituelle. En grand professionnel, Tackian assure parfaitement la cohérence de l’ensemble, livre une parenthèse didactique en flashback sur les franciscains et introduit un nouveau personnage ambigu, William Belmont, dont l’importance et les motivations devraient être révélées dans les prochains épisodes. La déception vient plutôt cette fois du dessin d’Andrea Mutti, un peu scolaire, « mécanique »… ou « facile ». On ne peut s’empêcher de relier ce léger manque d’application à la quantité de publication actuelle du dessinateur italien (en ce moment, 1 album tous les 4 mois, en moyenne). Toujours les mêmes faciès… toujours les mêmes expressions… et une fâcheuse tendance à laisser son coloriste attitré, Luca Malisan, se charger de la mise en relief par des effets de textures et de plus en souvent par l’intégration de photos trafiqués en arrière-plans (beuark !). Par moment on a l’impression de feuilleter un grossier SAS (série plus… triviale, sur laquelle œuvre également Mutti). Mais n’ayons pas la dent trop dure : le dessinateur est initialement doué, et son dessin réaliste permet largement de nous baigner dans une enquête ésotérique prenante…