L'histoire :
Le 10 juin 1944, une division allemande massacre les habitants du petit village d’Oradour-sur-Glane. Seul un enfant, Victor Granger, parvient à s’échapper grâce à l’intervention d’un mystérieux personnage aux cheveux blancs qui paraît invulnérable. Dès lors, Granger consacre sa vie à la recherche de cet individu immortel, connu à notre époque sous le nom d’Andrea Balgani, et qu’il pense être le Caïn de la bible. Granger devient théologien, crée la puissante confrérie des frères d’Enoch, et délaisse l’éducation de sa fille Myriam. C’est alors que de nos jours, un attentat survient au centre de recherches nucléaires de Stanford, en Californie, où cette dernière travaille. Une explosion ravage le laboratoire, disques durs et copies de sauvegardes sont effacés. Le projet Cold Fusion, soit 15 années de recherche sur la fusion nucléaire à froid sont réduites à néant. L’équipe du professeur Mac Gowen venait pourtant de réussir à transformer de l’hydrogène en hélium à température ambiante. Cela signifie ni plus ni moins qu’il est parvenu à la transmutation de la matière chère aux alchimistes, mais également qu’il a découvert une source d’énergie illimitée et non polluante. Or, le mystérieux Andrea Balgani faisait dernièrement partie de l’équipe de Mac Gowen. Pour cette mission, Granger recrute un homme d’action, un ancien barbouze de la DGSE, Hazad Pakazian…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le premier testament, tout le monde connait plus ou moins le crime de Caïn sur son frère Abel. Mais on n’a pas nécessairement retenu de la légende, que le fratricide se trouve condamné au vagabondage éternel. Ce qui signifie donc qu’il traîne peut-être toujours ses guêtres parmi nous, CQFD ! Dès lors, quels sont ses desseins pour l’humanité ? Cherche t-il, par exemple, à nous aider à réaliser la fameuse fusion à froid qui passionne les scientifiques, ou à nous en préserver ? Sur cette base mystique, Nicolas Tackian construit un nouveau thriller ésotérique brillamment rythmé, évidemment hébergé au sein de sa nouvelle collection Terres secrètes. Habilement, il assemble plusieurs thématiques complémentaires en un tout cohérent : alchimie, recherche scientifique, grand œuvre maçonnique, intrigues religieuses, intervention d’un barbouze… Avec un tel cocktail, les 3 tomes prévus s’annoncent d’emblée palpitants. Au dessin, l’italien Andrea Mutti, qui signe ici sous le pseudo Red (faut-il dorénavant l’appeler Red ?), semble avoir trouvé son style en abandonnant la couleur directe pour des encrages plus peaufinés. Son graphisme réaliste en sort plus lisible et l’ensemble est vraiment très agréable à lire. Seul bémol : ses personnages ont tendance à adopter les mêmes expressions de visage, graves et concentrés, dans des postures un peu figées, bouche toujours fermée. Cela ne perturbe d’aucune façon le suspens vraiment haletant de ce premier opus…