L'histoire :
Ploneïs et Mahalon viennent de faire fortune en vendant des babioles au peuple des Shavashavas. Ils se rendent désormais à Lashputas, bourgade fluviale où se rencontrent les aventuriers de tous poils. Les deux amis espèrent profiter de leur fortune pour s’offrir à boire et la charmante compagnie des plus belles filles des établissements de plaisirs environnants. Ploneïs veut se rendre chez Lÿra, où l’on trouve, selon la rumeur, les plus belles femmes de Questie. Mais avant cela, Mahalon et lui font escale au « Gosier profond » afin de se désaltérer après leur longue traversée. Or ils manquent quelque peu de discrétion à propos de leur pactole. Les deux hommes se font piéger avec du somniflore dans leurs verres, puis ils sont dépouillés et emmenés par deux trolls. Lorsqu’ils se réveillent, Ploneïs et Mahalon se découvrent attachés dans une pièce à l’allure coquette. Trois femmes leur rendent visite pour tout leur expliquer. Ils se trouvent chez Lÿra et cette dernière possède un pouvoir lui permettant de changer le sexe des gens. Pour se venger des actes qu’elle a subis, Lÿra capture des hommes pour les changer en femmes et les obliger à travailler dans son bordel. Et aujourd’hui, c’est au tour de Ploneïs et Mahalon de faire les frais de la vengeance de la jeune femme. À peine avertis, les garçons se trouvent soudain face à Lÿra. Ploneïs est alors changé en femme et Mahalon, jugé moche, est assommé puis jeté dans le fleuve par les trolls…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Arleston, créateur du monde de Troy, s’associe ici à Jean-Luc Sala, scénariste de série comme Crossfire ou Questor, pour ouvrir une nouvelle dimension aux univers d’heroïc-fantasy florissants de chez Soleil. Autant le dire tout de suite, le résultat est plutôt encourageant. On se retrouve bel et bien dans l’univers « Troyen » initialement mis en place par Arleston, avec magie et bestiaires fantastiques à satiété, mais l’histoire sort aussi suffisamment des sentiers battus pour vite nous en faire oublier les mécanismes récurrents. Les scénaristes livrent ici un récit tordant, jouant sur les clivages entre hommes et femmes... et rebondissant innocemment sur des débats de société pas si anodins. L'histoire table tout de même sur beaucoup de clichés – l'album reste un divertissement grand-public – : les hommes malodorants ne pensent qu’au sexe et à l’alcool, tandis que les femmes ont les pieds froids et refusent qu’on fasse du mal aux créatures. L’histoire est drôle et passe dans le même temps un vrai message sur la société machiste dans laquelle évoluent les protagonistes. Bref, hilarant tout en étant intelligent. Éric Hübsch se charge de mettre en image cette nouvelle Légende de Troy. Travaillant déjà avec Arleston sur la série « Le chant d’Excalibur », le dessinateur livre un travail dans la même veine, avec des dessins de qualité, dans la droite ligné de l’univers mis en place par Didier Tarquin dans la série-mère. Un one-shot fendard, pour lequel les scénaristes semblent s’être bien amusés…
