L'histoire :
Sur un quai du grand port maritime de Marseille, un docker maquille le numéro d’un container pour le compte d’un dénommé Amadeus. Quelques minutes plus tard, ledit Amadeus vient vérifier la cargaison de « produits Vuitton »… et découvre des caisses pleines de kalachnikovs ! Il n’a pas le temps de se plaindre auprès de son fournisseur que déjà 3 petites frappes lui font passer un sale quart d’heure. Tout juste peut-il envoyer un texto à son ami détective Léo Loden, contenant un numéro à 9 chiffres commençant par 06, avant que son portable ne finisse dans les eaux du port… Hélas, Léo a d’autres préoccupations : il va être papa. Il découvre le message d’Amadeus le lendemain, en sortant de l’échographie de sa compagne Marlène. Elle-même flic, Marlène est toujours en service, appelée sur la scène d’un crime dans une cité chaude. A priori, il s’agit d’un règlement de compte sur fond de trafic d’armes. L’imam de la cité calme le jeu entre les jeunes allergiques aux autorités et les flics. Léo et tonton Loco, eux, extrapolent que le numéro laissé par Amadeus est un téléphone portable auquel il manque le dernier numéro. Une fausse piste ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créée au début des années 90, Léo Loden est l’une des rares séries d’obédience plutôt classique à avoir perduré à un bon niveau de qualité jusqu’à aujourd’hui. Ce 23ème opus ne faillit pas à sa réputation, en confrontant le héros détective et ses acolytes – un vieux marin alcoolo et une commissaire de police nouvellement enceinte – à un périlleux trafic d’armes. La libre circulation des kalachnikovs sur le territoire français prend une tonalité on ne peut plus réaliste au regard des attentats islamistes parisiens de janvier 2015. Tragiquement inspirés, les auteurs n’en font pas trop sur le sujet de la manipulation djihadiste, préférant les fusillades de plomb ou de mots – que de vannes mordantes dans les dialogues ! – au cours d’une enquête certes classique, mais rondement menée. Le dessin dynamique de Serge Carrère demeure quant à lui parfaitement calibré et constant, tant pour mettre en scène les palabres caustiques que les cascades de voitures. La nouveauté concernant le héros, qui évolue avec son temps, c’est qu’il fume désormais des cigarettes électroniques et qu’il sera irrémédiablement papa dans les prochains épisodes. De quoi alimenter en peps une série qui n’en a jamais manqué.