L'histoire :
Il y a environ 2000 ans, sous l’antiquité gallo-romaine, la ville de Massalia (actuelle Marseille) fondée par les phocéens n’est pas aussi vaste qu’aujourd’hui. Elle s’étend entre l’actuelle rue de la République et le quartier du Panier. Une riche matrone, Ava Vacumjtepus, vient consulter le citoyen questeur Leo Lodanum afin de lui demander d’enquêter sur les infidélités supposées de son époux Claudius. En professionnel doué, Leo commence par une filature de ce riche et influent propriétaire : il possède en effet les thermes et n’hésite pas à monter sur l’estrade lors des débats publics. Il s’oppose notamment avec virulence à la construction de l’anse voulue par le tribun Deferrus qui dirige la ville. Mais à la nuit tombée, il se dirige vers le chantier de l’aqueduc dans les quartiers nord. Leo espionne alors à distance ce qui ressemble à un rendez-vous suspect. Mais le questeur assiste surtout à un horrible assassinat de Claudius Vacumjtepus, enseveli sous des tonnes de pierre et d’eau sabotées depuis le haut de l’aqueduc. L’assassin parvient hélas à s’enfuir. Le lendemain, Leo est entendu à ce sujet par la centurie romaine Marlena, qui n’est autre que sa femme. L’affaire semble complexe. S’agit-il d’un crime politique, sentimental ou économique ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 25ème épisode de Léo Loden sort franchement du cadre de la série policière classique. En effet, les scénaristes Arleston et Nicoloff transposent d’emblée, et sans autre forme d’explication, leur trio de personnages sous l’antiquité gallo-romaine. Cette manipulation leur offre les coudées beaucoup plus franches qu’à notre époque contemporaine, pour parler de la corruption politique, de la mafia et des règlements de comptes affairistes qui pervertissent la cité de Massilia (Marseille). Pour autant, on retrouve Léo, Tonton Loco et Marlène, dans leurs rôles classiques, ainsi que la trame d’enquête habituelle. L’ambiance lorgne logiquement vers celle d’Astérix, et les scénaristes ne se privent d’ailleurs pas de moult clins d’œil : les noms des protagonistes se terminent par « ix », les caricatures se bousculent (Gaston Defferre, Don Corleon du Parrain…), les légionnaires portent les mêmes uniformes… on croise même la bande de pirates de Barbe-Rousse attablée pour une belote parodique à celle de Pagnol (chez Marius qui lui feêênd le cœur !). Evidemment, la griffe artistique de Serge Carrere tutoie aussi beaucoup naturellement celle d’Uderzo. A une époque, « on » avait même évoqué le tandem Arleston-Carrère à la place de Ferri-Conrad pour reprendre les aventures du célèbre gaulois. Passons. Les investigations du questeur Leo progressent dans cet épisode au même rythme qu’à l’accoutumée : les indices se dénichent, les suspects se trahissent, les jeux de mots se glissent çà et là… et à la fin, l’enquête est résolue. Reverra-t-on Léo à d’autres époques ?