L'histoire :
Léo Loden et sa compagne Marlène visitent des appartements à acheter sur Marseille, car ils envisagent d'agrandir leur famille, donc leur nid douillet. Toutefois, cette perspective n'enchante pas totalement Léo, surtout lorsque ses beaux-parents (diplomates) lui mettent la pression. Hélas, les maigres revenus du couple – Léo est détective privé et Marlène commissaire de police – leur ferment systématiquement la porte de la moindre occasion immobilière. Aussi Léo n'hésite t-il pas longtemps pour accepter de rencontrer un client qui requiert ses services et promet de royalement le rétribuer. L'entrepreneur russe Raskolnikov – autrement dit un gros mafieux – invite Léo en hélicoptère, puis en yacht, à une fête dispendieuses sur une plage privée de Saint-Tropez. Au milieu des filles qui se trémoussent top-less et du champagne qui coule à flot, Raskolnikov demande à Léo de trouver des interlocuteurs locaux avec lesquels « discuter » (glisser des pots de vins) afin de pouvoir « investir » (construire sur des zones protégées sur la côte). Malgré la coquète somme qui lui est d'emblée proposée en liquide, Léo n'est pas fou et il refuse. C'est alors que Marlène lui annonce qu'elle est enceinte. Argh ! Léo accepte donc le contrat. Dès le lendemain, lui et tonton Loco cherchent à rencontrer sur Toulon les vieux et néanmoins puissants parrains de la pègre varoise. Mais ces papys corses ne sont pas nés de la dernière pluie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les auteurs de Léo Loden livrent un 22ème épisode équilibré en intrigues et en action, saupoudré de la juste dose d'humour inhérente à la série, sans s'interdire de faire évoluer leurs personnages. Car cette fois, c'est très concret : Marlène est bel et bien enceinte, donc notre héros détective marseillais devrait être papa dans les prochains tomes ! S'il reste à voir ce que cette innovation donnera dans les tomes à venir, elle est une (petite) prise de risque à mettre à l'honneur des scénaristes Arleston et Nicoloff. Ces derniers se contentaient jusqu'alors d'enchainer une recette bien rodée – et néanmoins savoureuse – de polars comico-rocambolesques en one-shot. Pour le reste, nous découvrons que mafia corse et mafia russe se vouent leur lot d'haine (logique, pour Loden), ce qui s'accompagne logiquement de mitraillages, kidnappings, explosions et courses-poursuites en bagnoles. Dans les pas d'une truculente et caricaturale grappe de personnages, on s'éloigne donc de Marseille, la ville de base de Léo, pour aller concurrencer son confrère détective de 9ème art Tony Corso à Saint-Trop' (mais vu que les registres narratifs sont bien distincts, il ne l'y rencontre pas). Puis direction Toulon, où les auteurs font aussi un sympathique caméo à leur ancien patron de chez Soleil, Mourad Boudjellal, sur la pelouse d'un certain sport collectif... Le dessinateur Serge Carrère, qui anime la série depuis ses tout débuts, met une nouvelle fois son trait humoristique et sa grande expérience au service d'un mise en scène dynamique et efficace.