L'histoire :
Jos est morte. Du moins c’est tout comme. Après qu'elle ait reçu une fléchette de neurotoxine, la seule façon de la sauver était de la plonger dans un sommeil d’hélium, congelée à – 187°C ! Sûr qu’elle doit avoir froid là où elle est. Et dans l’attente d’un lointain réveil, après qu’on eut trouvé un remède à la saleté qui la ronge, le Furet vient chaque semaine la visiter. Dans son cercueil de métal, sa colombe ne peut malheureusement pas l’entendre. Qu’importe, elle ne doit pour l’instant penser qu’à se reposer ; lui a d’autres chats à traiter. Traqué par ses collègues exterminateurs, on lui a collé aux basques toute la cavalerie ! Alors devant trop d’ennemis, le Furet fuit. Une stratégie comme une autre. Se fondre dans la foule et disparaître, voilà qui conviendrait. Mais pas même cette chance ne lui est laissée. Après avoir explosé une navette venue le sommer de se rendre, puis avoir manqué d’être tiré comme un vulgaire lapin, le Furet choisit de se terrer. Le métro, les égouts, plus bas encore. Là où les contrôleurs n’oseront pas s’aventurer. Là où la rébellion règne en maître. Là où il pourra s’organiser pour contre-attaquer. En espérant que ses anciennes proies soient mieux attentionnées à son sujet que ses ex-partenaires de boulot, comme ce gros tas de Gouri qui irait jusqu’en enfer pour s’offrir sa tête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
46 planches d’action pure ! Ainsi peut-on résumer ce troisième volet des Chroniques de Centrum, une série qui n’a eu de cesse de se bonifier pour finalement se conclure avec maestria. Conclure, car semble s’achever ici un premier cycle tacite, la boucle étant bouclée, le Travail du Furet reprenant le pas. Et cependant, le terme « fin » ponctué d’un « ? » laisse espérer une suite : mystère… Si suite il devait y avoir, elle serait en tous cas la bienvenue tant le présent opus est enthousiasmant. L’utilisation de la narration « off » est encore accentuée pour renforcer la proximité avec le héros et permettre un plein déroulé de l’intrigue. Cette dernière repose en totalité sur une même scène d’action filée de bout en bout, sans césure ou presque, les dialogues n’intervenant qu’à des fins de sommations ou sous forme de répliques cinglantes. Avec la perte de l’être aimé, notre héros (ou anti-héros) aux fausses allures du Choucas vit une descente aux enfers dont on se rappellera ! Bref, rien ne vient perturber le scénario impeccable pondu par Jean-Pierre Andrevon. Et surtout pas le travail de son camarade Khaled en tout point magistral. Utilisant l’outil informatique à merveille, le dessinateur parvient à un résultat bluffant d’intensité et de percussion. L’univers SF inspiré des meilleures références du genre (cinématographiques et autres) a rarement été si soigneusement mis en scène. Le crayonné parfaitement intégré à une colorisation nuancée de toute beauté, chaque planche, chaque case offre une profondeur et témoigne d’un souci du détail hallucinant. Il a sans conteste fallu un travail d’orfèvre pour parvenir à un tel rendu. Le Furet montre les dents se referme sur une dernière planche résumant à elle seule l’ambiance de la série : grise voire noire, sombre, pleine à la fois d’amertume et… d’espoir !...