L'histoire :
L’Ankou est l’ouvrier de la mort (oberour ar maro). Dans chaque paroisse, le dernier mort de l’année devient l’Ankou, celui qui emporte les âmes défuntes vers l’au-delà pour l’année suivante. Guillaume Cadic, romancier breton, n’a qu’une seule et unique obsession : retrouver celui que l’on nomme l’Ankou. À travers ce bien étrange pays qu’est la Bretagne, il écoute les témoignages des gens qui ont croisé son chemin. Il le traque. Mais son obsession pour ce spectre est si grande qu’il remplace le précédent pour devenir à son tour l’Ankou pour un an. A la recherche de son père, Sofia Cadic vient d’apprendre la sombre nouvelle : dès lors, elle compte mettre tout en œuvre pour le retrouver. Même si elle doit pour cela, tout comme son père autrefois, guetter le trépas d’un inconnu… Elle revient à la bibliothèque où il avait l’habitude de se rendre pour trouver le fruit de ses recherches. Plus tard, elle apprend qu’une vieille femme que tout le monde voudrait voir morte, a la santé qui décline. Dans un élan de folie, Sofia songe soudain à tuer elle-même…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean Luc Istin, scénariste du cycle de l’Ankou mais aussi fondateur de la collection Soleil Celtic a la ferme volonté de relater toutes les histories apparentées à la Bretagne et autres régions celtiques. En tous cas, celle-ci diffère véritablement des autres histoires d’elfes et de korrigans puisqu’elle nous décrit l’Ankou, à savoir la mort personnifiée. D’une simple légende, les scénaristes tentent de faire une série captivante, mais le résultat reste mitigé. Certes, l’atmosphère demeure morbide et pour le moins mystique. A la manière du cycle les Contes du Korrigan, ce 3e opus relate une histoire principale entrecoupée en plusieurs endroits par d’autres petites histoires qui sont autant de contes bretons. Cette cassure volontaire provoque des pauses interminables dans le scénario et donne un rythme plutôt lent. Le lecteur a le sentiment qu’il ne se passe pas grand chose et finalement, il se produit la conclusion soupçonnée dès le début. Sur ce scénario qui fait du surplace, le dessin n’est pas mal, sans faire d’étincelles. Encore une fois, les styles différents des artistes déroutent. On notera aussi que les couleurs, soit très pâles soit très sombres, font ressortir un effet noir et blanc qui s’accorde au décor lugubre de l’histoire.