L'histoire :
Alors que les alliés sont sur le point de débarquer en Normandie, un escadron de pilotes de planeurs quitte Harwell en Angleterre le 6 juin 1944, pour être largué à proximité des lignes ennemies, sur le territoire français. Le but de cette équipe est de livrer des jeeps aux troupes de parachutistes canadiens à Varaville. Mais le vol d'approche ne se déroule pas comme prévu et les planeurs doivent être largués juste au dessus des lignes de DCA allemande, positionnées sur la côte. L'engin piloté par Steve Moss et Rod Taylor s'écrase dans la campagne normande, dans une zone mal identifiée. Les deux pilotes s'en sortent sans trop de blessures et retrouvent un troisième homme sorti vivant d'un atterrissage en catastrophe. Ils s'emploient alors à récupérer une des jeeps qu'ils devaient livrer aux canadiens, et de s'en servir pour rejoindre les lignes alliées. Sous le bruit des bombardements qui commencent, ils prennent la route plein ouest sous une pluie battante, poursuivant à pied après avoir embourbé leur véhicule. A l'approche du premier village, ils sont rejoints par des soldats anglais du 9ème bataillon qui cherchent à rejoindre Merville. Ils envoient l'un des leurs en éclaireur pour éviter le contact avec d'éventuelles troupes allemandes. Commence alors la route de ces « échappés », soldats perdus en territoire ennemi, dans la Normandie du débarquement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est une tranche d'histoire basée sur des évènements authentiques qui nous est proposée ici et qui se concluera dans un deuxième tome. Les lieux et les noms sont réels et le souci de raconter une tranche d'Histoire de la seconde guerre mondiale se ressent à chaque page. Le scénariste Philippe Zytka y consacre une énergie sincère, construisant un album qui fleure bon l'héroïsme traditionnel, sans second degré ni ironie. Pour décrire l'épopée de ces courageux pilotes de planeurs qui débarquèrent juste à l'arrière des côtes normandes, il choisit de raconter de manière strictement chronologique les différentes étapes de leur mésaventure. Pas de flashback, pas d'ellipse, mais un récit linéaire au plus près des faits, qui plaira aux amateurs – nombreux – du genre militaire en BD. Les dessins de Laurent Seigneuret, d'un classicisme et d'une précision qui rappellent Eric Stalner, sont parfaits pour accompagner le souci du détail de cet épisode précis et documenté. Complétés par la palette de couleurs plutôt nuancée d'Aurore Folny, ils campent le décor et le ton relativement sérieux de ce premier tome. Il ne faudra donc pas chercher dans ce diptyque une originalité particulière, ni des rebondissements inattendus. En revanche on y trouvera une description pleine d'authenticité d'un fait d'armes méconnu de l'offensive alliée de 1944.