L'histoire :
Sur la planète Morkhisis, l’empereur Gorgull l’immonde a décidé l’éradication du peuple Gnome et étend chaque jour un peu plus son empire. Il peut compter pour cela sur l’infinie puissance du prince Zarlgoth, fils du dieu du mal, qui a mis à sa disposition des armées quasi-invincibles de morts-vivants. En effet, à moins d’être réduis en bouillie, les soldats blessés se relèvent toujours ! Pourtant, Crashdym, un jeune gnome courageux, organise la résistance dans les caves de la capitale Razdar. A l’ordre du jour, le projet d’assassinat de Broxdar, l’un des 12 ministres de Gorgull. Ils ignorent alors que la déesse Yulinn, mère de la création, enclenche le processus d’une prophétie salvatrice, en demandant au chevalier Jahrann de Breephene de réunir « les 5 lames ». Pendant ce temps de l’autre côté de la planète, un navire de pêcheurs vient s’abîmer sur les récifs de l’île du désespoir. Obligé d’accoster, l’équipage part alors à pied en expédition à la recherche d’arbres, pour réparer l’avarie. Dans un canyon menaçant, ils sont alors attaqués par une troupe d’orques sanguinaires, et ne doivent leur salut qu’à l’intervention du meilleur guerrier d’entre eux, Orkam…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A priori, le synopsis de cette nouvelle épopée d’heroïc-fantasy parait standard de chez standard. Une nouvelle fois, l’hégémonie d’un tyran qui tire sa puissance des forces du mal, passe par l’anéantissement d’une race paisible ; aussi les forces du bien mettent-elles en branle une prophétie providentielle pour remettre un peu d’ordre dans tout ce bazar. Une fois qu’on a accepté de rester sur ce sentier battu comme postulat de départ, on se laisse néanmoins séduire par ces aventures guerrières mainte fois éprouvés, ici rondement menées. Deux trames indépendantes et distinctes s’alternent dans ce premier volet : le complot de Crashdym contre Broxdar, et les mésaventures des marins sur l’île du désespoir. Pour le moment, on ne voit pas comment le scénariste Mortenzen va réunir le tout, mais vue son expérience des jeux de rôle (apparemment), ça ne devrait pas être très compliqué pour lui. La plus-value de cette mise en bouche réside dès lors dans le dessin minutieux et haut en couleurs de sieur Dépé. Si le dessinateur dispose encore d’une certaine marge de progression (notamment sur certaines proportions et concernant la régularité d’ensemble), il livre quelques séquences très réussies. Notamment, le monstre cornu de fin est très impressionnant et les plans généraux, qu’il n’hésite pas parfois à étaler en largeur sur deux planches entières, sont particulièrement peaufinées (la bataille de Polerek, la citadelle des ténèbres, le royaume des elfes…). Un divertissement qui comble son manque d’originalité par une belle efficacité.
