L'histoire :
Perché dans son arbre, scrutant le voisinage à l’aide de sa longue-vue, Tom a repéré aujourd’hui un indésirable, un intrus. Il ne peut laisser passer cela. Descendant de son observatoire, Tom reporte d’abord la nouvelle à sa sœur. Mais Nina n’en a que faire, trop occupée à se prélasser sur son transat. Alors tant pis, seul, armé de son pistolet laser désintégrateur d’aliens, Tom court défendre son territoire. L’étranger n’oppose que peu de résistance. D’un âge comparable à celui de notre P’tit diable, il confesse même s’être réfugié ici afin d’échapper à la tyrannie insoutenable de sa sœur. Tom reste sans voix. Un ami, un frère d’infortune implore son aide. Pas le choix : asile politique. (…) Au dîner, leur maman s’est mise en quatre afin de leur concocter un nouveau mets dont elle seule a le secret. Fièrement, elle annonce : « Velouté d’épinards au blanc d’œuf ». Ce à quoi répondent en chœur Tom et Nina : « Une pizza, une pizza, une pizza ! ». Devant l’entêtement à ne pas manger de ses enfants, Madame commence à s’énerver. Le ton monte. Monsieur, lui, ne dit rien. Mais, « dis quelque chose enfin, chéri ! » finit par exiger en substance Madame. « Une pizza, une pizza, une pizza ! » s’écrit alors mécaniquement son mari. Comme quoi des fois, le silence est d’or…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les P’tits diables, c’est une affaire qui roule. Déjà huit tomes en quatre ans, quatre années pleines donc pour nos héros, et une publication sans cesse élargie. On les retrouve aujourd’hui dans le Journal de Mickey, Lanfeust mag ou encore Kidsmania. Ils ont même été au côté d’Handicap International l’année dernière (2007) pour illustrer le kit Plio (10 protèges livres prêts à l’emploi). Bref, un vrai succès. L’adage veut qu’on ne change pas une équipe qui gagne mais rien n’interdit de l’améliorer. Ainsi, Olivier Dutto, père à nouveau du récent (et subversif) P’tit Cosmonaute, a eu pour ce 8e album une idée de génie. Approfondir encore le rapport frères et sœurs qui fait le fond de commerce de la série. Deux couvertures, deux titres : Un frère / une sœur, ça suffit ! Tout est dit. Ce tome ne déroge en effet pas à la règle. Ingénuité et bêtise masculine ; ingéniosité et cruauté féminine. L’esprit est respecté. Si l’on ne peut s’empêcher d’éprouver de l’empathie envers le pauvre Tom, Nina résume parfaitement l’affaire : « Pas sa faute si Tom tombe dans le premier piège venu ! » (p. 41). Selon son sexe, chacun s’y retrouvera, en bleu ou rose, c’est selon. Il n’y guère que face à papa et maman que l’alliance sacrée se crée. Olivier Dutto fait feu de tout bois. Son dessin n’a rien perdu de son allant, pétillant et « aérien » (comprenez facile et adroit). 346 planches tout de même au compteur ! Les plus allumés d’entre vous pourront s’amuser à les remettre dans l’ordre de leur création (et non d’édition). Des gags parfois vraiment fendards. Chacun s’y reconnaîtra. Reste le cas des enfants uniques et fratrie unisexe. Tom leur dirait : Bienheureux êtes-vous, y’a qu’à voir le tableau ! Les P’tits diables épisode huit, en bleu et/ou en rose, qu’on se le dise…